L’impossible réindustrialisation de la france

Une velléité de retour à l’industrialisation Française, mais on ne peut pas refaire le passé

Avec la crise économique actuelle, beaucoup de personnalités voudraient réintroduire l’industrie en France. Mais, cela me semble strictement impossible pour maintes raisons.

Si la France s’était industrialisée, cela était dû essentiellement à la main-d’œuvre étrangère. Que ce soit dans les usines de fabrication des automobiles ; que ce soit dans les mines du Nord ; que ce soit dans la sidérurgie, une grande partie des ouvriers était d’origine étrangère, spécialement maghrébine. Avec une forte présence marocaine. Ces ouvriers étaient mal payés et travaillaient très dur.

Il faudrait rappeler que les pays du Maghreb constituaient d’anciennes colonies de la France. À cette époque, un pays comme le Maroc n’était pas le pays développé que l’on connaît actuellement. Il est strictement impossible de faire venir des ouvriers de ce pays dans les mêmes conditions que dans les années 50 et 60. De plus personne ne voudrait faire ce genre de travail.

Il faut également souligner qu’avec la montée de l’extrême droite, l’immigration ouvrière maghrébine est strictement impossible.

La France a connu un apogée grâce à son passé glorieux :– Monarchies prestigieuses– Colonisations– Faiblesse des autres nations– Dynamique de la révolution industrielle– Présence d’un chef charismatique comme le général de Gaulle– Mais essentiellement absence de concurrents valablesAujourd’hui toute cette donne a changé. Une nouvelle situation et un nouvel ordre économique international se sont mis en place progressivement :– Apparition et renforcement de nouveaux axes économiques– Émergence de pays équivalents à la France– Détérioration des relations avec les anciennes colonies

Il n’existe aucune condition en France pour le retour de l’industrie

Il ne suffit pas de vouloir une chose, il faudrait en avoir les moyens de la réaliser. Si la France dispose de moyens financiers, il existe toute une logistique autour d’une réintroduction de l’industrie que la France a totalement perdue.

Absence de personnel qualifié

1 absence d’ingénieurs

Lorsque l’on délocalise ou que l’on transfère une technologie, celle-ci cesse d’exister dans le pays d’origine. Ce qui implique, forcément, l’arrêt de formation des ingénieurs pour cette technologie. Pour les reformer de nouveau, il faudrait attendre six à sept ans dans le meilleur des cas. Et à condition que les jeunes veuillent s’orienter vers cette filière instable.

2 absences de techniciens

 Il s’agit d’une catégorie de personnel intermédiaire entre les concepteurs et les ouvriers qui appliquent. En général il s’agit de bac+2, ou de bac+3. Là encore, il n’existe plus ce genre de techniciens. Du moins dans les filières technologiques que l’on voudrait réimplanter.

Non seulement il faudrait trouver des jeunes qui voudraient faire ce genre de métier, mais il faudrait également trouver les enseignants pour les former. Quant aux terrains de stages, c’est utopique.

3 les ouvriers spécialisés

Il ne s’agit pas de trouver des ouvriers qui fournissent la force de leurs bras, il faut également qu’ils soient formés au travail à la chaîne et aux techniques nouvelles. Où sont-ils ces ouvriers ?

Absences d’universités, d’enseignement, de terrain de stages

Déjà dans les filières bien établies il y a des problèmes de synchronisation entre l’enseignement théorique et les stages pratiques. Se lancer dans la création d’universités spécialisées dans quelque chose que l’on ne maîtrise plus, relève de l’utopie.

Le choix de l’industrie à faire revenir.

Il y a une surenchère d’industrie mondiale. Il devient possible pour beaucoup de pays de construire des voitures, des machines. Cela, pourrait aboutir à la conséquence que beaucoup de pays vont produire la même chose

Choisir une industrie qui est surproduite est une erreur. Or pour donner du travail aux gens, il ne s’agit plus de construire des produits à la pointe qui se vendent à l’unité ; il faudrait, comme auparavant, une production massive. Cela est strictement impossible dans l’état d’esprit de la France actuelle. De plus il faudrait former les gens, ce qui n’est pas une mince affaire.

Un marché saturé et une concurrence féroce.

La France qui voudrait se réindustrialiser n’a pratiquement aucune chance de prendre part à un marché largement saturé. En effet, durant la délocalisation industrielle, beaucoup de pays ont repris largement le relai : la Chine bien évidemment, le Japon, l’Inde, la Turquie, la Corée, la Russie.

Reste à souligner que lorsque la France était industrialisée, elle vendait ses produits au pays du Maghreb. Avec la détérioration des rapports avec ces pays, cela n’est plus possible.

Le fait que la France fasse partie de l’Europe est un handicap pour son industrialisation. L’esprit même de la compétitivité est complètement mort avec la mise sous tutelle de Bruxelles.

Comme je l’ai dit dans un précédent dossier sur la fin de l’Europe, les pays européens n’œuvrent plus de concert, au contraire c’est le chacun pour soi. L’Italie, l’Espagne se feront un malin plaisir de mettre hors-jeu l’industrie française. Quant à l’Allemagne, pour que la France rattrape son retard par rapport à ce pays il faudrait bien des lustres.

MON ANALYSE SUR LES THÉORIE DE LA FIN DE L’HISTOIRE

LA SÉRIE LIBERTÉ DE PENSER AUTREMENT

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