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La faute de l'abbé Mouret, roman d'Emile Zola (1875)

Par Mpbernet

Jusqu’ici, et j’ignore pourquoi, j’avais soigneusement évité celui-ci, imaginant sans trop de peine la trame de son intrigue. Mais je me suis fait une raison.

Clairement, celui-ci n’est sans doute pas le meilleur de la saga de cette famille du second Empire et de son développement dans le monde moderne. Ici, l’on traite de la foi, du rôle de l’Eglise catholique, du désir charnel, du fanatisme, du péché et de la folie.

Il faut s’imaginer le scandale de cette parution en 1875 dans une France encore meurtrie mais toujours attachée à sa croyance majoritaire.

Un village povençal isolé baigné de soleil, des paysans pauvres, un jeune prêtre exalté, mystique depuis sa prime jeunesse et vouant un culte passionné à la Vierge Marie, sans doute atteint d’une forme de folie héréditaire, celle de la branche Rougon … et qui succombe aux tourments de la chair …

les Rougon-Macquart

Aujourd’hui, ce roman nous paraît bien « daté » … et j’avoue avoir parcouru bon nombre de ses pages à la va-vite. En particulier ses descriptions minutieuses - style catalogue de  vendeur de graines - du jardin d’Eden – Lou Paradou – où le curé des Artauds est soigné après une violente crise nerveuse. Il a été confié par son oncle, le bon Docteur Pascal, à la garde du philosophe athée Jeanbernat et surtout de sa nièce Albine qui a poussé toute seule - mais avec le secours des livres de l'immense bibliothèque - dans ce jardin luxuriant.

Le style est cependant étincelant, mais on a l’impression que l’écrivain « en fait des tonnes » dans son évocation d’Adam et Eve chassés du Paradis.

Ce qui devait arriver arriva : on devine la suite. Serge Mouret a 26 ans. Il est le fils de Marthe et François Mouret et le frère d’Octave – Le bonheur des dames – et a pris en charge sa sœur Désirée, solide jeune femme dédiée aux soins des animaux, simple d’esprit.

Finalement, c’est le seul personnage doué d’un semblant de raison dans cette histoire, qui a suscité naturellement d’acerbes critiques dès sa parution, comme un brûlot violemment hostile à toute forme de foi en Dieu et qui se termine très mal.

Une sorte de provocation de la part de l’auteur, qui publie là son cinquième roman ?

La faute de l’abbé Mouret, roman (1872) d’Emile Zola. En Livre de Poche, 510 p.,


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