© Fred Hedin
Tu aimerais recevoir de bonnes nouvelles. Ça changerait.
Tu aimerais qu’autour de toi on arrête de geindre. Ça t’arrangerait.
Tu aimerais qu’enfin la poisse cesse. Disparaisse. Change de tribu. Aille voir ailleurs. File sur l’asphalte, sur sa trottinette, et aille se fracasser la tête la première dans le poteau là-bas. Parce qu’elle n’avait qu’à faire attention tant pis.
Tu aimerais qu’on arrête avec la culpabilité. Est-ce que tu les sors toi les dossiers ?
Tu aimerais qu’on te rende la pareille. Qu’on te demande comment ça va depuis le temps.
Mais les gens sont les gens. Et puis, peu importe, que pourraient-ils faire ?
Tu ne sais plus à quel Saint te vouer. Tu regrettes presque de ne plus croire en rien depuis longtemps. La rationalité n’envoie pas de petites fées pour tout arranger. Elle devrait.
Tu écris, chaque jour, des gratitudes, pour faire entrer le soleil. Il revient d’ailleurs souvent, celui-là, sur ta page. Lui, et la voix de ton fils qui chante dans sa chambre. Tu mets alors ta main sur ton coeur et c’est de l’avidité que tu ressens. Le désir que ce moment se prolonge, envahisse tout, rayonne. Explose presque.
Tu as remis en route ce qui fonctionne quand l’angoisse remonte à la surface, quand les volets se ferment et que la nuit semble avoir tout envahi. Constat d’échec que tu remâches avec amertume. Et l’impression d’être un hamster qui tourne en rond dans sa cage, cherchant la sortie. Ou une solution.
Tu avais toujours su en trouver, avant. Et espérer. L’espoir, c’est d’ailleurs tout ce qu’il te reste, avec la colère.
Un texte rédigé dans le cadre de l’atelier d’écriture d’Alexandra K – Une photo, quelques mots
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