Je vois, mais je ne regarde plus
De quoi suis-je capable
Mais aussi de quoi suis-je coupable
Les chevaux véloces ont perdu la course
Les tribunes sont vides
quand sonne l’heure
Des âmes à fonds perdu
Comment rempliras-tu la caisse
de tes frêles soupirs
La lumière est pâle et pourtant pleine d’espoir
Forte de sa jeunesse
Elle ne devine pas son déclin futur
Dans le bus le silence est lourd
Contemplation de l’instant matinal
Bercés par le roulis
Mes sens s’assoupissent
personne autour de moi
Les prescripteurs disent tout et son contraire
Ils prônent l’absurde et l’érigent en tant que loi
Que tous se prosternent devant le dieu des flammes
Obligation de l’adorer
Sinon, dans le trou avec les lions
Quand le noir devient blanc
Et le blanc devient noir
Inversion des éléments
Hégémonie de la relativisation des volontés
Tu seras tout ce que tu voudras
En haut de la colline des chefs barbares appellent au meurtre
Les oiseaux sont partis vers d’autres cieux
pour mourir tranquillement
Loin des yeux, loin du cœur
Dans la ville le voile est vil
Les habitants hagards se perdent en conjectures
Assommés par les nuits sans sommeil
Ils déambulent dans les espaces publics
Sans savoir quelle direction prendre
Horizon bouché, horizon fané
Un matin, la terre gronde
Un matin, une larme coule
Les ambulances pleurent
Que faire d’autre sinon attendre