Quatrième de couverture :
Un caneton maigrichon avait au coeur l’espoir de voler un jour. Pourquoi ne volait-il pas, malgré ses ailes ?
Par cette question aussi simple et déroutante qu’un kôan zen, le moine bouddhiste Jaeyeon nous entraîne dans un voyage à la découverte de nous-même. Car le canard, héros de cette histoire, avec sa petite vie tranquille faite d’habitudes et d’obéissance aux règles de sa société, c’est vous et moi. La question est de savoir s’il faut se contenter de vivre comme un canard domestique ou choisir de poursuivre son rêve, fût-ce au prix de grands tourments.
En suivant les aventures de ce petit canard qui découvre les splendeurs de la nature, vous vous surprendrez à réfléchir à la relation que chacun entretient avec le reste de l’univers, à la difficulté de vivre en gardant son rêve enfoui en soi et à la force mystérieuse de l’amour et de l’amitié.
Et si, après avoir lu ce livre, vous réussissez à faire s’envoler l’oiseau qui est en vous, vous vous serez approché de la sagesse.
La quatrième de couverture en dit sans doute beaucoup mais j’ai un peu la flemme elle parle très bien de ce joli conte philosophique qui met sans doute en pratique de nombreux préceptes du zen.
C’est le conte initiatique de Pilou, un caneton d’élevage qui rêve de voler. Mais ce rêve sera bien compliqué à atteindre, malgré l’audace de Pilou qui s’enfuit de la sécurité de son enclos, malgré les nombreuses rencontres et les conseils qu’il recevra au cours de son périple à travers lacs et rivières.
Même si on lui enseigne l’ascèse, la maîtrise du désir, le rêve de Pilou ne pourra se réaliser que grâce à ces rencontres. Il se vivra aussi au prix de souffrances morales, car la liberté se conquiert souvent au prix de la solitude. C’est cet équilibre entre solitude et solidarité qui permettra sans doute au jeune canard d’accomplir sa quête.
A noter les belles illustrations de Kim Sehyeon, des lavis d’encre de Chine tout en douceur et en légèreté.
Il n’y a peut-être pas de rapport mais cela m’a donné envie de me replonger (et surtout de lire vraiment) Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlof.
« C’est ce qu’on appelle un écho, mon petit. En fait, toute notre vie ressemble à un écho. Si tu désires un monde plein d’amour, tu dois d’abord en remplir ton cœur. Le monde contient ce que ton cœur y met. » (p. 28)
« La violence, au contraire, est une preuve de faiblesse, la plus grande de toutes. La férocité et la barbarie sont un signe de vide intérieur. » (p. 133)
Moine JAEYEON, Voler !, Illustrations de Kim Sehyeon, traduit du coréen par Lm Yeong-hee et Françoise Nagel, Editions Philippe Picquier, 2009
Challenge Littérature coréenne chez Céline (Mon Journal livresque)
Un Picquier par mois en 2023