Paris, années 30. Un grand producteur de théâtre est assassiné dans sa luxueuse villa de Neuilly.
Les soupçons se portent immédiatement vers une jeune comédienne sans le sou qui sortait d’un rendez-vous avec lui. L’affaire et sa tournure inattendue vont lui faire une publicité bienvenue.
François Ozon, sans doute l’un des cinéastes les plus réguliers du paysage cinématographique hexagonal.( un film par an depuis plusieurs années), n’est jamais là où on l’attend.
Après Peter Von Kant, sa revisite des Larmes Amères de Petra Van Kant, il reste certes dans un univers théâtral mais ici résolument du côté la comédie., dans un versant plus léger et paradoxalement plus contemporain.
En effet, en adaptant à l’air du temps post MeToo une pièce de boulevard de 1934, Ozon signe une comédie policière malicieuse où la parole des femmes fait vaciller le patriarcat à coups de manigances amorales.
Le cinéma d'Ozon est celui d'un un théâtre des faux semblants où se dissimulents mensonges et perversités en tous genres.
Mon Crime n'échappe pas à cette logique, s'assumant plus que jamais comme du théâtre de boulevard, et s'ouvrant et se terminant avec le la d'un orchestre qui s'accorde et un lever de rideau rouge sur un décor peint. C'est une constance dans son oeuvre puisque Sitcom, son tout premier long métrage, se terminait déjà ainsi.
Mon crime assume totalement cet aspect théâtral, que cela soit dans ses dialogues, ses situations ou le jeu des comédiens.
Cela pourrait paraitre pesant ou désuet, il n'en est rien, car le plaisir pris à cet exercice de style allant crescendo, le tout serti dans une reconstitution léchée du Paris de l'époque
A la manière d’un 8 Femmes, Ozon signe avant tout une œuvre rétro-pop, qui distille beaucoup de charme et dans laquelle les situations font souvent sourire et mlles cinpéhiles apprécieront le bel hommage à Danielle Darrieux
Avec cette comédie jubilatoire en hommage aux screwball comedy, il offre une oeuvre plaisante et délicieusement amorale, ode à la sororité portée par deux comédiennes fabuleuses Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder entourées de guests qui s'amusent follement.
Il faut quand même souligner le niveau casting d’exception mêlant actrices montantes, fidèles du réalisateur (dont une Huppert qui plie le game dès la première opération ) et invités au niveau (Dany Boon pour une fois excellent en Marseillais!).
Du grand cinéma populaire, rythmé, divertissant et intelligent. On en redemande !
Mon crime ***
Sortie le 8 mars 2023
De François Ozon, avec Nadia Terezkiewicz, Rebecca Marder, Isabelle Huppert, Fabrice Luchini. 1h42.
François Ozon n’est jamais là où on l’attend. Avec #moncrime comédie jubilatoire en hommage aux screwball comedy, il offre une ode à la sororité portée par deux comédiennes fabuleuses Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder entourées de guests qui s'amusent follement pic.twitter.com/wTbvWKCdPR
— Baz'art (@blog_bazart) February 24, 2023