Ce fil tendu sur lequel je marche, ce fil fragile qui me soutient, je le prends comme il est, comme il tient.
Ce n’est pas toi qu’on met en scène. Accepte que d’autres ont également une vision du monde particulière. Cesse de vouloir imposer ton seul point de vue.
Celui qui crie le plus fort dans la foule attire tous les regards.
Il a appris à haranguer, à supplier, à commander. Il se place lui-même au-dessus des autres.
La foule l’aime. Mais la foule disparaîtra.
Que restera-t-il de tous ces effluves, de toutes ces énergies ? Les images elles-mêmes, produites par milliers, s’effaceront dans leurs boîtes à pixels.
Le temps est impitoyable. Il ne fait pas dans le sentiment. Il ne demande pas pardon. Il ne répare aucun chagrin. Le temps est le fil tendu sur lequel chaque être cherche son signal.
Plus j’avance, plus l’univers se rétrécit.
La génération de mon âge peu à peu se dissout dans le gouffre de l’oubli.
Je ferme les yeux. Mes yeux se ferment.
La parole s’évanouit, les mots se retirent, je m’endors.
