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A voir sur ciné + : "Eugénie Grandet", ou le récit de l'émancipation d'une femme

Par Filou49 @blog_bazart
vendredi 10 mars

On connait tous ou presque, depuis le collège ou le lycée, la triste destinée de la pauvre Eugénie, fille de Félix Grandet riche vigneron, père avare au cœur sec

Eugénie Grandet, c'est bien sûr l'héroïne du roman éponyme de Balzac qu'on avait pu trouver à l'époque- excusez notre jeunesse un peu décervelée-  où on l'a lu un peu démodé par rapport à d'autres classiques de la littérature et à nos préoccupations de l'époque de la dite lecture . 

Mais le romancier et cinéaste  Marc Dugain, qui a déjà plusieurs grands films historiques à son actif (L'échange des princesses, une exécution ordinaire) a été bien plus inspiré que nous.

Il a pris la peine de relire Eugénie Grandet il y a quelques années, bien longtemps après sa première lecture,  et il a été frappé par sa résonance avec notre époque actuelle.

Lorsque le chef d'oeuvre- allez on reconnait nos erreurs de jeunesse en toute humilité- de Balzac parait en 1834 , les thèmes chers à l’auteur, la possession et l’avarice, se fondent dans un tableau minutieusement détaillé de la France post napoléonienne. 

L’action d’Eugénie Grandet se déroule sous la Restauration, mais en fin de compte sa résonance est très actuelle. 

Marc Dugain nous plonge dans le  triste destin et de la fatalité tragique d’Eugénie, véritable héroïne de la comédie humaine, victime sacrifiée au Dieu Argent.

Il en fait avant tout l’histoire d’une femme captive qui marche vers sa liberté.. que Marc Dugain saisit habilement au vol.

Balzac avait trouvé dans le personnage d’Eugénie une quête éperdue de liberté féminine et d’émancipation du patriarcat, Marc Dugain accentue la portée actuelle et féministe du roman notamment avec une fin et des propos féministes qui résonnent parfaitement bien avec l'époque #meetoo. 

La grande réussite du film de Marc Dugain- en attendant de comparer avec l'autre adaptation de Balzac prévue sur nos écrans, avec les Illusions Perdues version Xavier Gianolli- est de nous plonger dans l'ambiance d'une petite ville de province-Saumur- à l'orée du XIXe siècle, tout en faisant ressortir ce que les personnages de cette "tragédie bourgeoise" ont d'intemporel, voire d'actuel .

Assurément,  Marc Dugain a choisi un angle d'adaptation fort,  qu'il suit jusqu'au bout en donnant à Eugénie une voix et un caractère sans doute plus affirmés que dans le roman.

La trop rare Joséphine Japy prête ses traits à ce beau personnage de jeune fille en apparence sage et sensible mais prête à vibrer à tout moment d'un feu pas totalement éteint et à s'emporter devant les convenances tellement corsetées de l'époque 

Face à elle, Olivier Gourmet force l'admiration une fois de plus en donnant énormément de nuances et d'humanité à un père Grandet bien peu aimable.

Une belle porte d'entrée à la lecture du classique qui devrait faire le bonheur des scolaires dans les années à venir!

 

 Un film à voir ce samedi 11 mars  à la TV sur CINE + EMOTION


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