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Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli

Par Antigone

Le mage du Kremlin, Giuliano Da Empoli

Quand on m’a proposé de me prêter ce « roman » j’ai hésité car son sujet me tentait peu, mais comme la curiosité est un trait de mon caractère et qu’il est toujours intéressant de comprendre pourquoi un livre a autant de succès, j’ai lamentablement cédé… Ce n’est pas comme si ma PAL ne regorgeait pas de livres à lire, nous sommes d’accord. En réalité, j’ai compris assez rapidement que ce texte pouvait laisser à penser qu’une incursion dans le cerveau de Poutine, une incursion dans ses motivations, était possible. En avais-je envie ? Pas réellement. Mais le biais choisi par l’auteur est intéressant. Car c’est surtout avec le « spin-doctor » du chef du Kremlin que le lecteur fait connaissance, et c’est un personnage aussi énigmatique, que cultivé, que glaçant et que malheureusement attachant… L’énigmatique Vadim Baranov entre en scène dans la vie de Poutine par l’intermédiaire d’un ami, producteur de télévision, persuadé qu’après Eltsine, le peuple russe a besoin d’un homme comme cet employé du contre espionnage russe à la tête de l’Etat. Devenu l’éminence grise d’un Poutine, élu grâce à lui et à ses acolytes, Vadim se retrouve au coeur même du pouvoir, fort de son intelligence et de son détachement. Peu importe qu’il approuve ou non les décisions de son chef, il fera en sorte que les résultats soient là. Mais qu’est-ce que cet écrivain éclairé, ce poète amoureux de l’Europe, est venu faire dans cette galère ? Organiser la cérémonie d’ouverture des jeux ? Fréquentant les oligarques et les courtisans pour mieux les tenir, Vadim finit par avoir le vertige devant ce qu’il est arrivé à construire, mais aussi à détruire… Contre toutes attentes, j’ai été passionnée par ce roman. Je me suis à maintes reprises posée la question de l’authenticité des situations. C’est un récit que l’on voudrait mensonger tant Poutine est un personnage qui donne froid dans le dos. J’ai pour autant particulièrement aimé comment l’auteur nous expliquait la spécificité de l’histoire russe, l’état d’esprit de son peuple, sur lequel on projette bien trop souvent notre propre point de vue d’occidentaux. Vadim Baranov fait souvent référence à son héritage culturel et familial. Et j’ai repensé à tous ces romans russes lus autrefois. On ressort de ce livre bavard avec des sentiments partagés, et aussi avec le sentiment d’un immense gâchis.

 

Editions Gallimard – avril 2022

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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Une autre lecture chez… 

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