WE finale : Gigondas Guigal, Margaux Malescot Saint Exupery, Chablis Grenouille

Par Matlebat

Bonjour à tous,


Finale du tournoi et diner copains ce WE

Gigondas, Guigal 2015 (vidéo 0:20) : Un nez séduisant, de cassis léger compoté, de cerise noire, de prune, puis presque figue, note épice réglisse, puis d'amande, pointe garrigue, fond cacao et tonka/amande. La bouche est charpentée, large, puis joli fraicheur qui donne un acidulé friand, tanins ronds, c'est tonique sur le cassis, la cerise, léger kirchée, note plus réglisse, pointe garrigue, fond cacao, chocolat, et côte amande. La finale est tonique, chauffe un tout petit peu, puissante quand même, et persistance intéressante, fruit noir, cerise, note réglisse plus marqué, fond cacao, chocolat, amande. TB 89 (16) Très bien fait, conforme aux attentes, sans les dépasser d'une façon ou d'une autre :-)

Margaux, Château Malescot Saint Exupéry 2012 (vidéo 1:40) : Un nez séduisant, classique du Bô Bordeaux, marqué du cassis léger compoté, note fraiche de poivron rouge grillé/mariné, appétant, puis d'épice, boite à cigare, pointe d'élevage résiduel un peu canaille, fraise/vanille, gourmande qui disparait à 4H, fond de tabac, fumé qui évolue cuir. La bouche est charpentée, droite, joli structure profonde, puis de la fraicheur qui allonge, des tanins soyeux, c'est droit, plus profond/long que large, un poil rigide, sur le cassis, puis les notes poivrons rouge grillés, pointe épice, boite a cigare, fond tabac blond, fumé puis cuir. La finale est fraiche, digeste, élégante, profonde et jolie persistance friande, cassis acidulé, et légère fraise, note poivron rouge grillé, pointe plus cèdre, bois précieux, fond boite a cigare, tabac blond, cuir. Excellent 93 (17)

J'étais en forme de dégustation pour le superbe diner chez benoit :-). Tout servi en aveugle, je me suis bien défendu, 4 sur 6 identifié cépage, millésime, appellation au premier coup (dont 1 avec domaine et cru), et 1 avec domaine et cru en 3 coups... Bref, j'étais aussi en forme que les vins :-)

Très beau Riesling Schoenembourg de Bott Geyl 2008 (vidéo 4:05), droit, racé, plutôt profond, et vif, très Marno-calcaro-greseux :-), mais suffisamment enrobé, sur le fruit blanc, la reine-claude, puis les agrumes, pamplemousse, citron, pointe florale, sur un fond léger terpénique, pétrole. Le Puligny Montrachet Les Enseignieress 2005 de Marc Colin (vidéo 4:30), c'est moins mon style. Dominé par un élevage au boisé fumé/grillé qui écrase tout au premier service (très frais, sorti de frigo), le vin est puissant, droit, tendu. C'est ciselé, et si au réchauffement un peu plus de fruit, de sous-bois et d'amande arrive, la finale reste citrique et trop marqué de ce fumé, bois pour moi. Le Chassagne Montrachet, En Virondot 2002 de Marc Morey (vidéo 5:40)raconte une histoire bien plus intéressante :-). Très joli nez de fruit blanc puis plus jaune au réchauffement, note sous-bois, humus, une pointe beurrée sur un fond amande mais surtout truffe blanche, très classe. Bouche ample, à la belle matière soyeuse, avec un léger gras enjôleur, bien soutenue par une fraicheur qui rend l'ensemble tonique, friand, et belle persistance classe, de fruit blanc, aux notes sous-bois, humus, la pinte beurrée et ce fond truffe blanche. Très beau vin sur ce cru En Virondot que je connais peu. 

On passe au rouge avec ce Saint-Julien, Chateau Lagrange 1986 (vidéo 6:25) avec son nez qui ne trahit pas son origine RG Bordelaise, de cassis léger compoté, aux notes champignons, humus, tourbe, pointe de poivron rouge grillé, de tabac blond, sur un fond de cuir marqué. La bouche est charpentée à la structure marquée, élégante, allez, un poil rigide, bien que les tanins soient soyeux, et belle persistance, tout en élégance, profonde et friande sur le cuir. Excellent et très Saint Julien dans l'esprit. On devine tout de suite le suivant, qui apporte un côté plus festif, avec son nez de fruit rouge, de framboises mûres, les notes plus ronce, sous-bois, puis champignon, humus, pointe épice réglisse, fond fumé, tabac. La bouche charpentée, est fraiche, belle attaque avec une puissance "en finesse" qui m'évoque Gevrey, acidulée donc friande, elle a un équilibre de millésime frais et mûr d'une 20aine d'années, avec une belle persistance qui signe le premier cru, et un fond d'élevage classe qui me rappelle Dom Laurent :-)... Tout trouvé du premier coup, jusqu'au cru qui n'avait pas l'amplitude et le fond d'un Clos Saint Jacques, il ne restait donc que les Cazetiers chez ce producteur, content de moi :-). Gevrey Chambertin, Dom Laurent Les Cazetiers 2002 (vidéo 7:35).

Le dernier commenté, à nouveau servi très frais, juste sorti du frigo, présente des notes végétales marquées typées buis et nous emmène d'abord sur du sauvignon avant qu'au réchauffement, ces notes végétales évoluent vers le foin humide, l'herbe coupée et s'enrichissent de note silex, coquille d'huitre qui nous amène à Chablis. D'autant que des notes beurrées en bouche se font plus présentes, signant un Chardonay de noble origine. Un vin en 2 temps, une attaque vive, tendue, citronnée, note foin humide, et soudain les notes beurrées, amande arrivent tout comme la bouche s'étoffe, se "gracifie" enrobant la vivacité, pour finir en rondeur tonique. Excellent et surprenant ce Chablis Droin Grenouille 2011 (vidéo 8:50).

Pour finir, un Clos Baudoin de Chidaine 2006, que j'ai trouvé très beau, avec son nez de pomme et surtout de tilleul, sa bouche demi-seche qui reste tonique, et un Riesling Auslese 1988 qui m'a rappelé l'humilité, me promenant partout, sur tous les cépages, avant de finir sur le Riesling une fois épuisé tous les cépages à vin doux, sauf le muscat peut-être :-)

Amicalement, Matthieu