L'artiste sans le sou a des idées dans la tête

Et je scroll et je scroll et ça ne s'arrête jamais, je cherche le titre qui accrochera mes sens, je lis vite et sans hâte, je comprends tout tout de suite, je devine les mauvaises volontés et les tiroirs cachés, j'ai largement eu ma dose de subterfuges, j'ai appris à me méfier des bons sentiments, des grandes utopies et des manifestes guerriers, je sais les ignominies, je sais les détonations, je sais les intonations, je sais que le crime profite toujours à quelqu'un, pourquoi faut-il toujours cette spirale de la peur et de l'exploitation, pourquoi faut-il toujours des victimes et des oppresseurs, pourquoi la société humaine n'est-elle jamais qu'un vulgaire jeu de pouvoirs, je te tiens, tu me tiens, par la barbichette, le premier de nous deux qui rira aura une tapette, peut-on espérer un revirement de situation, qui détient le sceptre d'Ottokar, en attendant, il faut emprunter les ruelles de la vieille ville, éviter les grands boulevards où se croisent et se toisent toutes les bonnes gens, soyons humbles et heureux de voir le jour poindre, d'entendre le coq chanter, de contempler les fragiles secondes matinales, ce moment miraculeux où l'on redécouvre le monde tel qu'on le rêve encore.