En salles dès ce mercredi, À mon seul désir est le troisième film de Lucie Borleteau en temps que cinéaste, après le très beau Fidélio, l’Odyssée d’Alice, et Chanson douce, adaptation du best seller de Leïla Slimani.
Elle réussit ici un précieux pari de cinéma dans le sens où l’ode à la liberté qui caractérise ses héroïnes semble être incarnée autant par des choix imprévisibles de mise en scène que par des partis pris narratifs à l’écart de tout formatage.
Lucie Borleteau, filme avec tendresse et fougue l’univers singulier d’un théâtre érotique , microcosme où regne le bordel et la sororité, et où le voyeurisme et le glauque n'a pas vraiment droit de cité.
A mon seul désir, c'est une histoire qui parle avant tout d’amour, d’audace, avec une tendresse assez inattendue qui est comme un fil rouge de la première à la dernière scène.
Étudiante qui cherche encore un sens à sa vie, Aurore ose un jour entrer dans un club de strip-tease. Et même se lancer sur scène pour jouer les effeuilleuses…
Aurore, c'est un personnage assez fascinant et déroutant dans sa manière d'oser, de n'avoir pas peur de bousculer sa vision du monde quitte à, justement, bousculer où épouser celle des autres, à accepter l'invitation de l'inattendu même s'elle n'est pas une heureuse aventure.
Louise Chevillotte et Zita Hanrot forment un couple de cinéma assez magnifique,, elles sont le coeur de ce récit fermement et résolument féministe.
Des créatures à la fois fortes et vulnérables qui réussissent à prendre pleinement possession de leurs corps et de leurs désirs .
Un conte de féés moderne comme un vibrant hommage à la sororité et à la liberté, bref, voilà un excellent film à ne pas rater pendant sa durée d'explotation en salles qu'on craint hélas qu'elle ne soit assez courte ..
A mon seul désir***
Réalisatrice : Lucie Borteleau
au cinéma le 5 avril 2023