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Les premières funérailles, Alexandre Delas… coup de coeur !

Par Antigone

Les premières funérailles, Alexandre Delas… coup de coeur !

❤ J’ai hésité à choisir ce livre car sa noirceur évidente, son sujet étrange, son titre… Tout à la fois m’intriguait et me repoussait. En quatrième de couverture, il est en effet question de chirurgie esthétique, d’un Paris en guerre, d’un jeune homme d’une beauté luciférienne. Bon, j’ai craqué, et j’ai vraiment bien fait, car ce roman étrange et d’une grande hardiesse est un véritable coup de coeur !! Nous sommes dans une dystopie, peu d’années après notre ère. Notre narrateur a grandi dans un Paris qui ne ressemble plus à celui d’aujourd’hui, où seuls les êtres « sublimés » ont tous les privilèges, un Paris gangréné par la violence. Lui a été adopté par un couple de médecins, célèbres. Son statut est donc à la fois privilégié et particulier. Les premières années sont idylliques, mais aussi difficiles. Il sait qu’il est différent, pas vraiment beau. Le passage au collège est un désastre, jusqu’à ce qu’un évènement oblige son père à l’opérer et à lui donner un beau visage. Devenu à son tour une célébrité, le jeune homme perd peu à peu sa naïveté, touche au sexe et aux drogues dures, et ne cesse d’être révolté par la marche du monde… Comme toutes les dystopies, les propos de celle-ci donnent froid dans le dos. En effet, ce qu’imagine Alexandre Delas est à nos portes. Mais ce que j’ai surtout aimé est l’urgence de vivre du personnage. J’ai pensé fortement à l’ambiance du film La fureur de vivre, ce désenchantement de la jeunesse, cette désespérance d’un futur corrompu par la génération précédente. J’ai aimé aussi, beaucoup, le style choisi, l’alternance avec des phrases mises en italique, qui expriment une pensée ou une vérité plus forte. J’ai aimé aussi les rectangles noirs, apposés sur certains mots, qui laissent à penser que le manuscrit a été censuré. C’est inventif, jeune, terrible et impatient. Et même si sa lecture en est assez exigeante, je vous conseille fortement d’aller voir du côté de ce roman, intelligemment décadent.

« Je vivais avec l’illusion que cette relative insouciance durerait toujours, je voulais peindre une vie différente des autres, je cherchais à capturer un pigment pur, vibrant, non dilué, intense et vivant de la vraie vie, mais la mort revenait toujours. »

Editions l’Archipel –  5 janvier 2023

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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