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L’impossibilité du retour du sacré et du spirituel en france

Par Abdesselam Bougedrawi @abdesselam
L’IMPOSSIBILITÉ DU RETOUR DU SACRÉ ET DU SPIRITUEL EN FRANCE

Je vous invite à consulter mes notes de fin d’article. Si le présent article répond à vos attentes, vous pourriez compléter ce thème en acquérant mon livre : transfiguration de l’humain en Occident. La naissance de la monade.

L’utopie de la spiritualité laïque

Luc Ferry, philosophe pour lequel j’ai une profonde estime, avance l’idée de remplacer la spiritualité chrétienne par une autre laïque. Il le dit lui-même, il s’agit d’une spiritualité sans Dieu.

Il propose de bâtir cette nouvelle spiritualité sur d’anciennes mythologies comme celle de l’épopée de Gilgamesh et celle d’Ulysse. Chacun de ces grands personnages de la mythologie, sumérienne pour Gilgamesh, grecque pour Ulysse, préféra la vie terrestre à celle des Dieux. À partir de ces deux symboles, il est possible de construire une philosophie du sacré avec son corollaire, la vie bonne. Mais, une vie bonne sans religion, où l’on se débrouille avec les moyens du bord.

Cela consiste naturellement à éliminer toute la représentation chrétienne pour la remplacer par une autre, moderne. Il y a dans la démarche de Luc Ferry un aspect réducteur du christianisme.

Le christianisme, une passion, un symbole, une transcendance au-delà de la religion

La spiritualité chrétienne ne s’est pas installée de façon brutale. Elle est la conséquence d’une évolution de l’histoire humaine. Au début, la rencontre avec le Christ avait provoqué une passion chez ceux qui ont vécu à côté de lui.

Son supplice par crucifixion, dans un premier temps renforce cette passion, ensuite crée un mythe. Mais, un mythe qui diffère de ceux que l’on connaissait auparavant en ce sens qu’il revêt un aspect sacré suprême.

La Cène ; l’image de la vierge Marie ; la nativité, représentent des symboles puissants faisant partie de l’imaginaire du croyant. Au-delà même de leur propriété religieuse, elles possèdent un aspect émotionnel, sentimental, autant fort que transcendant. La Cène ou Eucharistie n’émeut pas seulement les croyants, elle exerce un pouvoir de fascination sur les non-croyants, mais également sur d’autres religions.

Les persécutions, la naissance des premiers martyrs chrétiens ont contribué à l’avènement d’une spiritualité de la commémoration. Les saints, les reliques, les symboles.

La spiritualité dans le monde chrétien se construit de façon progressive évoluant étroitement avec l’aventure des croyants.

Mais, il s’agit d’une spiritualité porteuse d’une morale, d’un mode de vie, d’une modération. On peut dire que la spiritualité n’appartient pas à l’église, mais aux croyants eux-mêmes. Ce sont eux qui l’ont fondée, qui l’ont forgée, qui l’ont entretenue.

Faute d’avoir compris ces éléments simples, Luc Ferry se trompe. Cf note en fin de page.

L’IMPOSSIBILITÉ DU RETOUR DU SACRÉ ET DU SPIRITUEL EN FRANCE

LA TRANSFIGURATION DE L’HUMAIN EN EUROPE. NAISSANCE DE LA MONADE
En ce moment, essentiellement en Europe, la perte des valeurs est un phénomène social et humain achevé. Ce à quoi nous assistons n’en est que la conséquence. C’est-à-dire l’émergence d’un humain nouveau qui ne possède plus dans son essence même les notions des valeurs anciennes.
C’est l’avènement de l’humain monade qui n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. S’il est cynique, ce mot ne possède aucune signification négative pour lui. Au contraire il est porteur de grandes vertus

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L’impossible spiritualité laïque

Comme je l’explique dans mon livre, transfiguration de l’humain en Occident. La naissance de la monade, nous observons dans le monde européen la naissance d’un humain d’un genre nouveau. L’humain monade qui n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. Il s’agit d’un humain cynique, cependant ce mot ne possède aucune signification négative chez lui. Au contraire, pour l’humain monade, le mot cynique est le symbole de la vertu exemplaire.

Chez l’humain monade, ni le sacré ni la spiritualité n’ont de place. La seule chose sacrée, au sens de précieux, est lui-même.

Luc Ferry s’adresse à des Occidentaux qui sont dans l’incapacité de le comprendre.

Il existe une différence majeure entre l’ancienne spiritualité et celle de Luc Ferry. Cette dernière, laïque, est imposée, alors que la précédente, religieuse, est voulue. Cela représente une sacrée différence.

Il est strictement impossible de remplacer l’image d’apaisement et de grâce du Christ et de la vierge Marie, par celle d’Ulysse homme engagé dans la guerre meurtrière.

Un terrain largement rempli par des confrères

Il y a un aspect de la vie en Occident auquel Luc Ferry ne prête guère attention. Le vide résultant de la disparition des religions et des spiritualités anciennes se trouve comblé par la sagesse asiatique, le coaching…

La sagesse asiatique antique aurait pu être une belle alternative à la religion. Toutefois, ici nous avons affaire avec des communautés sectaires plus qu’à une véritable sagesse qui n’a de logique que dans sa culture originelle. Il n’est pas rare de voir des affirmations, de la part de personnes douteuses, telles que comment laver et purifier son âme. En général, ces auteurs proposent de faire un voyage aux confins du Tibet pour rencontrer, dans un village perdu, un moine purificateur. Ce genre d’ouvrages, qui profitent de la détresse des personnes, apportent des fortunes à ceux qui les ont écrits.

Le coaching a bien compris la nature de l’homme monade. Il loue son égoïsme naturel, en le tutoyant flatteusement, en lui promettant la réussite exemplaire.

En Occident, le sacré et le spirituel sont irréversiblement perdus

Il est strictement impossible d’assister à un retour du sacré et du spirituel sous une forme ou une autre. La raison unique en est que l’humain monade n’en ressent plus la nécessité. Pis, il a perdu dans sa conception mentale leur signification.

La spiritualité laïque ne restera qu’un concept purement spéculatif de la part de quelques philosophes nostalgiques de l’histoire religieuse passée.

Note :

– Mon livre, transfiguration de l’humain en Occident. La naissance de la monade, est disponible chez Amazon au prix de 2,49 € dans sa version numérique et au prix de 7,49 € dans sa version papier. Il contient 120 pages. Il est édité en tant qu’auteur indépendant. Vous pouvez l’acquérir en cliquant ICI

– Mon article sur l’eucharistie ICI

– J’ai beaucoup d’estime pour Luc Ferry malgré quelques petites dérives compréhensibles. Contrairement à d’autres philosophes médiatiques, il ne cherche pas à leurrer. Il essaye avec sincérité de présenter la philosophie à des personnes non philosophes. Qu’il en soit remercié. Toutefois, je ne comprends pas son attachement à la laïcité, puisque dans beaucoup de ses affirmations, il y a le chrétien convaincu.

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MICHEL ONFRAY : VIVRE POUR DÉNIGRER, DÉNIGRER POUR VIVRE

Michel Onfray, dans un dernier interview déclare : « La philosophie nous permet d’être d’abord vivants et ensuite libres »

Je suppose que lorsqu’il a fait cette déclaration il ne s’est pas pris lui-même pour modèle de ses propres propos.

Je ne sais si je puis dire de ce balourd d’Onfray qu’il est vivant. Ou bien même qu’il possède le moindre simulacre de vie. Son existence se résume à ceci : parler de lui, dénigrer les autres. Voilà à quoi se résume son unique liberté.

Ses livres lui permettent de vivre jusqu’à s’empâter. Cela porte un nom, le gros du pognon.

Quant à la liberté, lorsque l’on ne possède la moindre idée ; lorsque l’on est le soupirant vaillant de Samuel Huntington ; lorsqu’on réécrit 1000 fois le même livre, je me demande où se niche bien sa liberté.

Retrouver ma publication sur Michel Onfray : Michel Onfray, la maladie de Cassandre. Disponible sur Amazon en tant qu’auteur indépendant

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Lire les propos d’ONFRAY ICI :

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/la-philosophie-nous-permet-d-etre-d-abord-vivants-et-ensuite-libres-michel-onfray-decrypte-l-ame-humaine-a-travers-le-temps-dans-anima-vie-et-mort-de-l-ame_5742290.html

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