Lucinda Chua ‘ YIAN

YIAN est le tout premier album de la Londonienne Lucinda Chua, dont les origines chinoises se font ressentir d’emblée autant dans l’approche que dans la musicalité. L’hirondelle – yian en chinois – est une référence omniprésente dans le quotidien ou l’imaginaire en Chine : contes, peintures, chansons pour enfants, prénom féminin… On comprend alors le visuel de l’artiste, avec ses ailes, elle dont les parents la surnommait, petite, Yian.

Lucinda chante, compose et joue du violoncelle, et elle a presque entièrement produit l’album elle-même. Elle, qui au final porte en elle ce métissage venu de sa mère anglaise et de son père chino-malaysien. Lui aussi, il a été une sorte d’oiseau migrateur. En quête d’un nid, pour pouvoir mieux voler librement par la suite. Au final, sa mère n’est-elle pas elle aussi une hirondelle ?

YIAN est une œuvre plus complexe qu’il n’y paraît a priori, mais moins hermétique qu’on pourrait le croire au final. Au cours des dix chansons, ce qui nous touche directement, c’est la musique. Car elle possède justement des ailes, pour voler dans ce ciel toujours azur au-dessus de nos têtes – oui, il n’est jamais gris, ce qui l’est, ce sont les nuages qui viennent rompre la monotonie qui gagnerait autrement, et qui apportent ses larmes qui font tellement de bien lorsqu’on accepte de les laisser couler de nos yeux, de nous-mêmes.

Un joli et humble petit chef-d’œuvre en devenir pour moi… et là, j’admets qu’un smiley « humilité » irait parfaitement pour clore cet article. Notez que sur le final « Something other than years », elle partage le micro avec la star singapourienne yeule.

(in Heepro Music, le 21/04/2023)

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