À Royan, Tony et Noé retournent sur les lieux de leur enfance. Les deux frères s’attirent et se repoussent, comme liés par un pacte secret et morbide tiré de l'enfance.
Après plusieurs courts métrages remarqués et multiprimés en festival, Simon Rieth s’attaque au long métrage avec Nos Cérémonies et y célèbre une fraternité charnelle et absolue, avec une belle ambition et une belle maturité artistique.
Simon Rieth a su ancrer son drame dans du fantastique clairement marqué, avec un récit qui tient du conte mythologique, finalement assez loin d'un certain cinéma naturaliste, cher au cinéma françaais pour creuser la voie d'un fantastique au lyrisme presque théâtral.
Cette relation fusionnelle percutée par le venin de la jalousie qui va faire de Tony et Noé de vrais frères ennemis cherchant soudain à tirer profit contre l’autre du pacte qui les unit.
Une ambiance fraternelle, à la lisière de l'incestueux et de lutte d'amour à mort.
En replongeant sur les lieux de son adolescence à Royan, il prend soin de questionner, avec un romantisme adulescent, la masculinité, dans un élan impressionnant d’audace et de style.
Le film réussit à tenir son mystère fermement pendant fermement pendant une bonne partie du film (avec un petit étiolement quand même dans sa dernière line droite).
Nos cérémonies est un film singulier, à la fois délicat et parfois un peu vain (on pense parfois à l'esbrouffe d'un cinéma proche de Carax ou Beinex), et qui navigue avec brio entre chronique provinciale classique et fantastique mystérieux rehaussé par le beau travail sur la lumière de la cheffe opératrice Marine Atlan.
Joué par deux jeunes comédiens au charisme assez fascinant par leus jeux corporels ( ils ont été champions de wushu, art martial chinois) que parlés, Nos cérémonies est un premier essai cinématographique très audacieux qui séduira à coup sur les cinéphiles adeptes d'OFNI.
Nos cérémonies de Simon Rieth, The Jokers / Les Bookmakers (1 h 44), sortie le 3 mai 2023