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Le public concurrence le soutien scolaire privé

Publié le 04 juillet 2007 par Frédéric Prat

Nicolas Sarkozy l'avait promis. François Fillon le fera. Dans les collèges "ambition-reussite" en 2007. Dans tous les collèges en 2008. Dans la totalité de l'enseignement scolaire à la rentrée 2011.

"Quatre fois par semaine, écoliers, collégiens et lycéens pourront bénéficier d'un encadrement éducatif d'au moins deux heures par jour", a précisé le premier Ministre. Elles "seront notamment assurées par des professeurs volontaires et par des assistants d'éducation".

Le nombre d'élèves inscrits dans des organismes de soutien scolaire privés ne cesse d'augmenter depuis 15 ans (avec des croissances supérieures à 10% certaines années). Preuve de quoi ? D'une baisse de qualité du système scolaire ? Probablement. D'un changement des modes de vie ? Certainement. D'une pression de la société ? Sans bac, point de salut !

Il y a débat mais, vu la situation actuelle, on ne se plaindra pas de voir le gouvernement essayer de remettre un peu de justice sociale dans le système. Car, entre celui qui profite de cours particuliers et celui qui en est privé, les différences de résultats sont assez faciles à expliquer.

Attendons de voir. Mais, combien coûterait à l'Etat un recours à des organismes privés. Plus ou moins que ce dispositif ? Car, enfin, tous les élèves n'ont pas besoin d'études encadrées. Il y en a qui s'encadrent tout seul, d'autres qui ont leurs parents derrière et d'autres enfin qui ont des cours à domicile autant qu'ils en veulent.

Ceux qui ont besoin d'être aidés et n'ont pas les moyens de se payer des cours ne sont pas très nombreux. L'étude encadrée va-t-elle régler leur problème ? Seront-ils plus studieux pendant ces heures que pendant les cours où bien souvent, ne comprenant pas grand chose, ils perdent leur temps ?

Attendons de voir. Mais on peut craindre de voir se développer une étude au rabais qui permettra certes de garder les "orphelins de 16h" jusqu'à 18h mais pas d'en faire nécessairement de bons élèves. Pourquoi d'ailleurs demander à des professeurs qui ont du mal à faire réussir leurs élèves de continuer à les aider collectivement en dehors des cours. Que feront-ils de plus ?

Ces jeunes en difficulté ont besoin de spécialistes de la remise à niveau, qui connaissent les difficultés que peuvent rencontrer ces élèves et les moyens de les surmonter. Il serait sans doute plus économique de passer des contrats avec les organismes de soutien scolaire (ou même les associations qui font ce qu'elles peuvent) pour qu'ils donnent un coup de pouce à ceux qui en ont besoin et qui ne peuvent pas aujourd'hui se l'offrir.

Le meilleur de ce que l'on sait faire aujourd'hui pour tous les élèves qui en ont besoin : voila me semble-t-il un très bon moyen d'introduire davantage de justice sociale dans cette affaire...


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