Marielle Macé se laisse porter par les mots de François d'Assise pendant plusieurs pages de son livre, Une pluie d'oiseaux, et avec lui des poètes - Christian Bobin, évidemment, mais aussi Jacques Demarcq encore -, des cinéastes - Rossellini, Pasolini -, et d'autres. Entre autres mots de François d'Assise, elle note qu'il parle des « soeurs les oiseaux », Jacques Demarcq dans sa traduction inventive ira jusqu'à évoquer les « frères oiselles » (et je pense aux Frères sorcières de Volodine). Un féminin parce que le mot latin avis qui désigne l'oiseau est féminin. Un peu plus loin, avis donne « avec », une préposition « qui monte au ciel en s'appuyant sur les courants d'air chaud ». Et, puisqu'il s'agit ici de monter, je me souviens de l'alouette de René Char :
Extrême braise du ciel et première ardeur du jour,
Elle reste sertie dans l’aurore et chante la terre agitée,
Carillon maître de son haleine et libre de sa route.
Fascinante, on la tue en l’émerveillant.
Et de ce qu'en disait Georges Mounin (Avez-vous lu Char ?) : qu'on ne pouvait saisir ce poème si on n'avait jamais vu une alouette s'élever dans le ciel.
Et l'alouette, écrit encore Marielle Macé, c'est la loue, la louange, mais aussi la rivière, la Loue, celle par où « l'oiseau tombe dans les nuages », comme l'écrit Ludovic Janvier.
(photo Neil Smith, flickr)