Le blues-rock du Sahel enchante une fois encore notre espace sonore avec le dixième opus des Tinariwen, Amatssou.
Exporter la culture Touareg dans nos contrées occidentales n’est pas chose aisée. Le collectif de l’Algérie et du Mali, par l’entremise de sa world music atypique, réussit pourtant depuis les années 80 à faire voyager ses lointaines origines. Ce nouvel album poursuit brillamment cet effort d’ouverture sur le monde. Derrière le style traditionnel et la langue tamasheq, les sonorités de l’Amérique profonde ne sont jamais très loin. La country s’instille d’emblée dans la texture du tonitruant Kek Alghalm. La guitare du new-yorkais Fats Kaplin vient ensuite irradier le blues addicitf du single Tenere Den. Le légendaire canadien Daniel Lanois, producteur de l’album, vient aussi prêter main forte aux hommes des sables sur le langoureux Arajghiyine. Le groove est un autre des ingrédients magiques de ces harmonies, il éprouve d’ailleurs notre résistance au mouvement sur les enlevés Imidiwan Mahitinam et Anemouhagh.
Avec les notes rafraîchissantes d’Amatssou, la traversée des terres arides du Sahara en compagnie des nomades de Tinariwen semble bien moins éprouvante.
(8,5)
De qui parle-t-on ? :
Collectif malien à l’effectif fluctuant et pléthorique, actif depuis 1982, principalement composé de deux de ses fondateurs Ibrahim Ag Alhabib et Alhassane Ag Touhami et du guitariste Abdallah Ag Alhousseyni.
De quoi parle-t-on ? :
Les inventeurs du blues touareg continuent de mélanger les musiques traditionnelles orientales avec les sonorités très américaines de la country, du rock et du blues.
Rythme :
- Je me suis endormi
- Ne me perturbe pas quand je lis en même temps
- Mes pieds se mettent à bouger
- Je me lève et je danse
Quelques morceaux enlevés, mais un ensemble downtempo qui verse plutôt du côté de la mélancolie.
Accessibilité :
- Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie
- Les refrains entrent directement dans ma tête
- Que des hits taillés pour les stades
Si l’on n’est pas réfractaire à la musique orientale, le sens inné de la mélodie touche ici d’emblée l’auditeur.
Audience :
- J’ai du succès avec mes goûts musicaux
- Peut-être écouté sans déranger personne
- Tout le monde s’enfuit lorsque je l’écoute
- Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter
De ce côté-ci de la planète, ce style musical peine à devenir populaire.