" j'écris depuis le début sur ce qui fait ma vie
depuis désormais 18 bonnes années Un roman écrit avec la soif de mettre de la poésie sur un travail difficile, absorbant, terriblement technique et prosaïque. De la sélection pour entrer dans la grande famille cheminote à l'école de conduite sévère et stricte, du stress du premier train à la première grève jusqu'à la première erreur d'aiguillage, de l'amitié et de la fraternité aussi Mattia Filice se livre dans un journal intime et lyrique à la fois. De l'écriture comme une absolue nécessité. Une étonnante découverte et la naissance d'un véritable écrivain. " Mon angoisse fluctue selon les jours. Il suffit d'un événement relaté par un collègue, l'histoire des freins qui ne répondent plus et du train qui dérive, pour que je me projette dans la situation et ne désire qu'une chose : me rendre au bureau du chef du dépôt et poser les clés : ouais en fait c'est pas fait pour moi, sans rancune. Profitant du train ralenti par une rampe, le Mécano a sauté de la cabine et posé des cales entre le rail et les roues. Aurais-je été terrorisé, figé, incapable de réagir ? Mes doutes ne trouveront une issue que lorsque j'y serais confronté. Nonna, je ne comprends pas pourquoi, enfant, alors que tu sentais que nous avions soif de sensations, tu nous faisais le récit de naufrages, d'incendies et autres séismes où le cannibalisme devenait un moyen de survie, alors qu'il aurait suffi que tu nous contes une simple journée de travail. "Mattia Filice, "Mécano", ed. POL.