Après Grenouille d'hiver un court métrage réalisé en 2011 Umami » est la seconde collaboration entre le réalisateur Slony Sow et Gérard Depardieu.
Malheureusement, le jeune réalisateur aura du jongler avec un élément extérieur à son film : la sortie de Unami, prévue par le nouveau distributeur Zinc, juste après la forte médiatisation des témoignages jettant un vrai discrédit au comportement de l'acteur sur les plateaux de tournage et sur les projets qu'il doit désormais accompagner .
La sortie très confidentielle du film , la semaine dernière, en plein festival de Cannes sans vraiment de promotion ( ni de Depardieu bien sur mais pas trop des autres membres de l'équipe du film), est certainement du à cette situation, mais aussi avouons le, à a qualité assez moyenne du film.
Gérard Depardieu y incarne Gabriel Carvin, un chef étoilé de grande renommée. Lorsque sa santé et sa vie de famille se détériorent, il décide de partir à l’autre bout du monde.
Direction le Japon, à la recherche d’un chef japonais qui l’avait battu à un concours de cuisine 40 ans plus tôt. Ce voyage culturel et culinaire va l'amener à faire le point sur sa vie.
D'emblée on se dit que ce film est évidemment fait pour Depardieu, comme l'était d'ailleurs l'ensemble des personnages qu'il a incarné au cinéma ces dernières années, du Maigret de Patrice Leconte au Robuste de Constance Meyer. : désormais notre Gégé national ne joue rien d'autre que le personnage de Depardieu ou plutot l'image qu'il renvoie aux gens, cet ogre de cinéma, épicurien gargnatuesque, bougon, blasé et revenu de tout, à tel point que son personnage Gabriel Carvin se mélange à Depardieu himself et qu'on ne sait jamais trop où commence et où s'arrête la fiction .
Cet ode à la vie et aux petits plaisirs de la vie et sur l'universalité de la gastronomie nous offre une plongée dans un Japon méconnu.
Le propos, bien que déjà pas mal vu, est louable mais le récit est trop décousu et n'éite pas certains clichés et stéréotypes notamment avec les personnages secondaires où de bons acteurs ( Rod Paradot, Bastien Bouillon ) se sortent avec difficultés de rôles mal écrits.
Le film est le plus convaincant quand il balade sa caméra au Japon et arrive à en saisir les paradoxes et les subtilités.
« Umami » reste cependant une comédie culinaire un peu trop dépourvue de saveur, pour convaincre qui plaira avant tout aux fans de Derpardieu, même si ceux ci se font forcément plus discrets ces derniers temps.