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Martereau, Nathalie Sarraute… les classiques c’est fantastique !

Par Antigone
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Après un passage chez Moka, qui annonçait la quatrième édition du challenge Les classiques c’est fantastique !, j’ai décidé de me prendre au jeu. Le principe ? Selon le programme annuel élaboré par Moka et Fanny, il s’agit de publier le dernier lundi du mois, notre choix « classique », lu jusque-là dans le plus grand secret. Un groupe facebook a été mis en place. Pour mai, le programme est le suivant : « au diable les phrases interminables (coucou K.Pancol),  les déterminants et autres petits mots superficiels. En mai, le titre de votre classique tiendra en un seul mot ! » Un choix qui m’a mis dans des abîmes de perplexité, car je n’avais rien de semblable dans ma PAL. Acheter un livre ? Pourquoi pas. Et puis, j’ai décidé de relire. Ma bibliothèque regorge de titres classiques, lus pendant mes études de lettres, il y a trente ans, et jamais réouverts depuis. Nathalie Sarraute a été une découverte très forte de ces années. J’avais été scotchée par l’originalité de l’ovni qu’est Le planétarium. Parmi les folios jaunis que je possède d’elle, il y avait ce Martereau, qui tient en un seul mot, vendu… Dans ce roman de 1953, Nathalie Sarraute nous plonge dans l’intimité d’une famille bourgeoise parisienne, nous plaçant principalement dans les pensées d’un narrateur, un jeune homme, un neveu maladif et fragile, qui a été recueilli par son oncle, sa tante et sa cousine. Ce neveu est assez mal à l’aise, attentif à chaque imperceptible signe qui ponctue les conversations, mouvements du visage, reculs, pauses, ton. Il présente à la famille son ami Martereau, un être plus naïf, plus sincère dans ses propos, dont tout le monde finit par faire grand cas. L’oncle est tellement séduit qu’il n’hésite pas à confier de l’argent à cet homme afin qu’il achète pour lui une petite maison de campagne. Martereau accepte. Aucun reçu n’est délivré et le comportement de Martereau peut tout à coup amener à douter de sa probité. A-t-on bêtement fait confiance ? Je n’avais gardé aucun souvenir de ce récit, un brin exigeant par sa façon d’être seulement situé dans les pensées des personnages. Il faut s’accrocher pour en suivre le flux, mais ce fut en réalité au final un régal. J’ai pensé à Proust pour l’écriture, mais également à la nouvelle du Collier de Maupassant pour l’histoire. Ce texte est d’une force inouïe, d’une grande ironie et d’une grande classe. J’ai aimé son regard acéré. Lit-on assez Nathalie Sarraute de nos jours ?

Editions Folio – 1979

J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…

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Martereau, Nathalie Sarraute… les classiques c’est fantastique !

Les autres lectures à retrouver en liens sous l’article de Moka

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