L’inutilité des philosophes et des intellectuels

Dans l’un de ses interviews, si mes souvenirs ne me trompent pas, l’écrivain russe Vladimir Fédorovski disait de Gorbatchev qu’il s’était entouré des meilleurs intellectuels pour fonder ses réformes. Réformes qui se sont soldées, nous le savons parfaitement, par un échec et par l’effondrement de l’Union Soviétique.

Cet exemple, et bien d’autres, bien nombreux, interrogent sur l’apport des philosophes et intellectuels dans la vie sociale des nations.

Des philosophes et des intellectuels en dehors des citoyens

L’un des éléments frappants concernant les intellectuels est qu’il vivent en retrait des réalités des simples citoyens. À eux, bien qu’ils n’en connaissent rien, ils accordent leurs plus profonds mépris.

La populace, le peuple, voici un éternel fautif. La plèbe, toujours elle, incapable de comprendre les idées avant-gardistes des intellectuels, ralentit le progrès.

On l’accable, on la désigne du doigt. Écoutez les chansons de Georges Brassens.

Les autres, voici le maître mot des intellectuels de quelle nature qu’ils fussent. Mais ces autres, ils ne les ont jamais côtoyés, ils n’ont jamais compris leurs problèmes, ils n’ont jamais partagé leur misère. C’est toujours facile de donner des leçons lors d’un dîner chez Maxim’s.

Des idées brillantes, mais dangereuses

Un point commun des paroles des intellectuels est leur séduction. De belles parures, de jolies phrases, lorsqu’on les comprend, et c’est tout.

Lorsqu’on expérimente les idées de ces philosophes, on se rend compte de leur incapacité à résoudre les problèmes des humains. Nous sommes dans le meilleur des cas. Souvent, au contraire, elles entraînent des effets adverses que l’on ne soupçonnait pas au départ.

L’un des exemples les plus célèbres est la grotte de Platon dont je rappelle brièvement le contenu.

Dans une grotte souterraine, des détenus sont attachés de telle manière qu’ils ne peuvent voir que la ;,paroi qui se trouve devant eux. Derrière, une flamme, source de lumière, ainsi qu’un muret. Des images par le truchement de la lumière sont projetées devant eux. Des personnes cachées derrière le muret parlent.

Ces détenus n’ont de l’existence que les ombres qui se projettent en face d’eux, ainsi que les paroles qui proviennent de derrière le muret. C’est leur unique réalité à laquelle ils finissent par croire.

L’un des prisonniers réussit à se détacher. Il sort de la grotte, et après un moment d’adaptation, rejoint une ville où il découvre des gens évolués.

Lorsqu’il revient chez ses amis, toujours enchaînés, non seulement ils refusent de croire qu’il existe un monde différent, mais peuvent lui nuire.

Si, à première vue, cette métaphore est séduisante, elle comporte un danger incommensurable. Elle induit l’idée qu’il existe des civilisations inférieures que d’autres civilisations se doivent d’éduquer. Beaucoup, sous prétexte d’apporter la lumière à des pays, au contraire les asservissent, voire les anéantissent.

Si des communautés vivent dans les superstitions, c’est leur affaire. En effet, des peuples qualifiés de primitifs trouvent le bonheur dans leurs conditions. Leur apporter la civilisation ne servira qu’à créer des servitudes et des besoins strictement inutiles.

L’histoire de l’esclavagisme, des colonisations, puise son idéologie dans les profondeurs de la grotte de Platon.

Un autre aspect de la philosophie consiste en l’enseignement de la soumission à l’ordre établi. Platon, présente son personnage Socrate qui a toujours raison. Par extrapolation, les philosophes ont toujours raison, on devrait se soumettre à leurs idées. C’est la naissance de la soumission aveugle.

Les philosophes et les intellectuels ne s’adressent qu’à eux-mêmes

Que ce soit Emmanuel Kant, que ce soit Nietzsche, que ce soit Sartre, leur grande caractéristique est un style abscons que ne peuvent comprendre que d’autres philosophes. Il en découle, logiquement, que les philosophes ne s’adressent qu’à d’autres philosophes. Que cela reste entre eux, pour notre plus grand bien.

L’une des grandes conséquences est qu’il se crée des écoles dans lesquelles de jeunes apprentis philosophes suivent aveuglément les idées de leurs maîtres. Braves petits Aliborons qui n’arrivent pas à choisir Kant ou Nietzsche. Alors que les gens meurent de faim !

Et je vous fais grâce de leurs querelles.

Les philosophes à l’écart du monde réel

La suffisance des philosophes, leur langage inaccessible, entraine leur éloignement des gens simples. Ceux qui se lèvent tôt pour travailler, ceux-là qui constituent la profondeur de la cité. Bien qu’ils soient nombreux, les philosophes ignorent tout d’eux. Et si d’aventure ils s’encanaillent dans un quartier populaire, c’est pour écrire un livre, futurs best-sellers, comment je me suis perverti.

La philosophie et les intellectuels, un bien maigre bilan

Finalement, la philosophie n’aura empêché ni la guerre, ni le conflit, ni les famines, ni les misères. Bien au contraire, me semble-t-il, dans les pays où il y a une pléthore de philosophes prospère la barbarie.

Les guerres mondiales, les grands conflits, ne sont-ils pas l’œuvre des pays de Kant et de Molière ?

Pour en finir, la philosophie c’est bien pour les dîners ennuyeux. Pour les rendre encore plus ennuyeux.

LA TRANSFIGURATION DE L’HUMAIN EN EUROPE. NAISSANCE DE LA MONADE
En ce moment, essentiellement en Europe, la perte des valeurs est un phénomène social et humain achevé. Ce à quoi nous assistons n’en est que la conséquence. C’est-à-dire l’émergence d’un humain nouveau qui ne possède plus dans son essence même les notions des valeurs anciennes.
C’est l’avènement de l’humain monade qui n’a besoin de rien d’autre que de lui-même. S’il est cynique, ce mot ne possède aucune signification négative pour lui. Au contraire il est porteur de grandes vertus
Après mes essais sur la cancel culture, la fabrique du choc des civilisations, la fin de l’histoire, je vous invite à réfléchir sur la profonde transformation de l’humain en Occident. Je crains bien que les conséquences ne soient des plus fâcheuses.

Retrouver ma collection la liberté de penser autrement. Des analyses qui diffèrent de ce que vous avez l’habitude d’entendre et de dire.

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