Messi à Miami

On comprend, petit vieux, bonne chance avec ta retraite Floridienne.  

C'est en somme ce qu'a fait savoir  par communiqué Juan Laportsa, le président du club de Barcelone, auquel il aurait pu appartenir, en rapport avec sa décision de désormais s'aligner avec l'Inter de Miami. On comprend et respecte la décision de la légende du soccer de 35 ans de joindre la MLS, la ligue de Soccer la plus importante d'Amérique du Nord. Le FC Barcelona a souligné, ce qu'il n'était pas obligé faire, qu'il était probablement plus facile pour Lionel Messi de joindre les rangs d'une Ligue qui était moins exigeante, moins sous les feux de la rampe et qui n'allait pas exercer la même pression sur le joueur de 35 ans.

Un des meilleurs joueurs de l'histoire du soccer à avoir foulé un terrain fera une excellente publicité au sport mal aimé en Amérique du Nord. Son contrat avec le Paris-Saint-Germain, dont les propriétaires sont du Qatar, s'étant terminé, Lionel a choisi de jouer le dernier acte du théâtre de sa carrière en sol d'Amérique du Nord et en dollars U.S. Il aurait considéré un retour romantique avec le FC Barcelone, le club avec lequel il avait grandi qui l'avait signé à seulement 13 ans, reconnaissant son immense talent. Il aurait aussi considéré l'offre d'un club de l'Aarbie Saoudite qui lui prommettait rien de moins que la moitié d'un milliard de dollars par année.

Un pensez-y bien.

La reaction du FC Barcelone est un peu jalouse. Et hautaine. Le soccer d'Amérique du Nord est regardé avec mépris d'Europe. Mais le geste de Messi s'inscrit dans la lignée d'une expansion de la technologie et des médias, exposant une variétés de sports et qui se développe et progresse aussi habilement qu'elle l'a faite pour l'univers de la musique et du film. Parce que le sport qui fait pousser le ballon rond a une portée complètement planétaire, mais qui reste encore élusive aux penseurs sportifs et d'affaires, en Amérique du Nord, les intérêtes sportifs ont tendance à d'abord devenir des marques, afin de rendre l'athlète, le club, produit commercial. Vendable.

L'Arsenal, de l'English Premier League, appartient aux propriétaires des Rams de Los Angeles de la NFL. Le club de Liverpool appartient aux propriétaires des Red Sox de Boston, de la MLB. En signant avec l'inter de Miami, Messi signait aussi avec Apple.

On reconnait le potentiel du soccer et l'associe à des succès d'ici. Mais on est pas encore rendu au même endroit par rapport à la place que l'Europe accorde au sport qu'est le soccer. Et dont Messi devient en Amérique du Nord, sérieux ambassadeur. 

Jamais le soccer d'ici ne pourra se comparer à la Liga qui compte justement les clubs du FC Barcelona et le Real Madrid. Mais on peut toujours viser haut au pays des McDo. Les détails du contrat de la super vedette argentaine n'ont pas été révélés puisqu'ils sont probablement encore en train de se tricoter dans les bureaux. Mais il semble clair et entendu que Messi aura une petite fortune associée Apple/Apple TV et Adidas. Des compensations financières dont on ne saura peut-être jamais le teneur.

L'an dernier Apple TV a obtenu les droits internationaux de diffusion des matchs de la MLS. Mais à l'international, on écoute peu, la MLS. Avec Messi à bord., ça changera peut-être. Apple TV a les droits de diffusions pour les dix prochaines années. Quand David Beckham est venu terminer sa carrière avec le LA Galaxy, dans la MLS en 2007, on lui a ensuite donné des parts de la Ligue dont il est aujourd'hui co-propriétaire. 

La pensée romantique aime se faire croire que les clubs sportifs s'auto-suffisent et que leurs athlètes font des affaires en parallèle des activités du club. 

C'est beaucoup plus organique que ça. La convergence est absolue.

Le sport est désormais 88% multimedia et affaires.