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Sa Majesté mène l’enquête – Bain de minuit à Buckingham

Publié le 30 juin 2023 par Adtraviata
Sa Majesté mène l’enquête – Bain de minuit à Buckingham

Quatrième de couverture :

L’année 2016, déjà marquée par le référendum sur le Brexit, s’annonce difficile pour Elizabeth II : l’un de ses tableaux préférés, mystérieusement disparu de sa collection privée, refait surface dans une exposition. La reine confie à Rozie, sa secrétaire particulière adjointe, la mission de le récupérer, de préférence avec des explications. Pour couronner le tout, l’ambiance au palais de Buckingham est gangrenée par une vague de lettres anonymes.
Lorsque l’une de ses femmes de chambre est retrouvée morte, exsangue, au bord de la piscine, c’en est trop pour la souveraine. Tremblez corbeaux, meurtriers, voleurs et autres pourfendeurs de la royauté : Sa Majesté mène l’enquête !

Sa Majesté la Reine va une nouvelle fois faire appel à Rozie, sa secrétaire privée adjointe (un personnage qu’on adore accompagner au service de « la Patronne »), Billy McLachlan, un ancien du service de sécurité au Palais de Buckingham, elle retrouvera l’inspecteur Strong, délégué de Scotland Yard et pourra normalement compter sur Sir Simon, le secrétaire privé, sur le grand-maître et sur le chef comptable du Palais pour démêler cette sombre histoire de tableau disparu, de lettres anonymes et de mort suspecte de la femme de chambre en chef (que personne, sauf la Reine elle-même, n’appréciait à Buckingham Palace), une sombre histoire qui va révéler un trafic de biens endommagés au sein même du Palais.

L’enquête nous permet de deviner l’ampleur de la Collection royale (les oeuvres d’art appartenant à la monarchie britannique, dispersées dans les différentes demeures royales) et la façon dont elle est gérée. On se perd dans les couloirs du Palais de Buckingham et dans les arcanes du pouvoir : en cette année de vote pour ou contre le Brexit et d’élections américaines (2016, l’année où Trump a pris le pouvoir…), un important programme de rénovation du palais, qui semble bien délabré de l’intérieur, doit être présenté et accepté par le gouvernement et l’affaire est bien délicate pour les collaborateurs de la Queen. Et comme Bal tragique à Windsor, on côtoie la Reine dans sa vie de tous les jours, ses obligations diplomatiques, honorifiques et autres, sa vie privée avec le Prince Philip et sa famille et c’est tellement bien fait, l’auteure est tellement bien renseignée que l’on s’y croit et que l’intrigue policière paraît tout à fait vraisemblable. Sans compter l’humour so british de la Reine elle-même…

« – J’ai toujours apprécié Samantha Cameron. Un vrai plaisir pour les yeux. D’excellentes manières aussi. Et toujours partante pour la rigolade. Qu’allons-nous bien pouvoir faire avec une première ministre [Theresa May] pour qui le comble de l’humour, c’est de porter des chaussettes léopard ?
La reine regarda son époux avec une expression impassible.
– Un strip-poker ? »

« La reine se disait que, sans sa cousine, sa vie ne serait plus la même. Ce serait une nouvelle ère. Et avec Philip qui partirait bientôt prendre sa retraite dans le Norfolk , sa solitude serait d’une tout autre nature. Cela faisait presque dix ans qu’elle avait perdu sa soeur, et leur mère était morte peu après. Tous les parents et amis proches des premiers jours disparaissaient un à un avec une régularité déprimante. C’était pareil pour les chiens. »

« Vous connaissez mon emploi du temps. Si vous pouviez me libérer une demi-heure cet après-midi pour que je la voie, ce serait très aimable à vous. Sir Simon hocha la tête. Par « ce serait très aimable à vous », il fallait comprendre « fermez-la et faites ce que je dis ». »

“Après cela, les souvenirs que sir Simon avait conservés de la maison étaient principalement constitués de soleil, de repas copieux et d’animaux au pelage doux et chaud. Il avait longtemps considéré ses sombres premières années de pensionnat comme l’enfer de son enfance. Mais aujourd’hui, à plus de 50 ans, il était conscient de devoir à cette période les qualités qui lui avaient permis d’évoluer tout au long de sa vie. Il en avait retenu que rien ne dure, à moins d’y travailler ; que l’amour est la seule chose qui importe vraiment et qu’on ne peut s’épanouir qu’en écoutant, s’adaptant, apprenant et espérant.” 

(Ce dernier extrait m’a beaucoup fait rire.)

“-C’est pour la patronne ?

-Oui. Elle croit que Cynthia était la tante de Neil Hudson. et que c’est donc lui qu’il aurait tuée, et non Ferguson. 

Quoi ? fit Rozie, très étonnée, tout en relevant la tête pour regarder sir Simon.

-Oui oui. je crois qu’elle a trop regardé Meurtres au paradis. Et comment s’appelle la série où Angela Lansbury interprète une écrivaine, déjà ?

-Aucune idée

Arabesque, ça me revient. La patronne s’en est fait une petite cure à Balmoral. Ca lui est peut-être un peu monté au cerveau.”

S.J. BENNETT, Sa Majesté mène l’enquête – Bain de minuit à Buckingham, traduit de l’anglais par Mickey Gaboriaud, Les Presses de la Cité, 2022

Le Mois anglais 2023 et Challenge British Mysteries

Sa Majesté mène l’enquête – Bain de minuit à Buckingham

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