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portraits de ces entrepreneurs qui font bouger les lignes du secteur de la musique

Par Jsg

Ils sont talentueux, innovants, passionnés. Chacun dans leur domaine, ils ont mis leurs compétences dans le domaine de l’ingénierie informatique, l’intelligence artificielle ou les algorithmes, au service de l’une de leurs passions : la musique et les musiciens.

Avec Billets Reelax, Maxime Lignel coupe l’herbe sous le pied des revendeurs de billets de spectacle au marché noir. Avec Demain la musique, Julie Knibbe met sa science des données au service des professionnels de la musique. Avec Pianité, Kevin Primicerio joue la carte des NFT pour permettre aux artistes de monétiser leurs œuvres. Portraits de trois représentants d’une nouvelle génération d’entrepreneurs culturels dans le secteur musical.

Billet unique pour détenteur unique

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Maxime Lignel © Billets Reelax

L’aventure de Billets Reelax, la première plateforme de vente sécurisée de billets de spectacle, commence sur les bancs de l’École des Mines. « Avec trois camarades, nous avons décidé d’unir nos forces pour répondre à une problématique qui nous paraissait très préoccupante, celle de la vente au marché noir des billets de spectacleexplique Maxime Lignel fils cofondateur. Étant à la fois consommateurs intensifs de spectacles et organisateurs d’événements musicaux, nous observons la situation sous un double prisme : celui du spectateur et celui de l’organisateur qui voit quelqu’un profiter indûment de son travail ».

Les quatre amis imaginent alors une solution innovante : ils mettent au point un logiciel « qui facilite l’achat et la vente de billets sur le marché secondaire », mais surtout, c’est la grande force de Billets Reelax, qui sécurise ces opérations. « L’inconvénient du billet électroniquepoursuit Maxime Lignel, c’est qu’il est facile à transférer. Avec notre logiciel, l’acheteur reçoit un billet unique dont il est le seul détenteur. Autrement dit, nous désactivons le billet pour en créer un autre. C’est la clé pour sécuriser la vente sur le second marché ».

La plateforme travaille aujourd’hui avec environ soixante-dix festivals en France et une cinquantaine de salles de spectacles, dont le Bataclan, le Trianon, ou encore la salle Pleyel, toutes trois à Paris. Au passé, 50 000 transactions ont été sécurisées, un chiffre qui devrait doubler cette année. « Nous sommes heureux de voir que toute la filière a envie de trouver des solutionsse félicite Maxime Lignel. A titre personnel, il y a aussi cette satisfaction inestimable d’avoir pu mettre à profit nos connaissances techniques sur un secteur que nous chérissons ».

L’intelligence artificielle au service de la diversité musicale

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Julie Knibbe © Music Tomorrow

« L’activité historique de Music Tomorrow est le conseil en stratégie et intelligence des données, pour lequel nous accompagnons des structures telles que la Sacem », détaille Julie Knibbe, sa fondatrice, devenue une experte ès données depuis ses passages chez Deezer et Soundcharts en qualité d’ingénieure informatique. Aujourd’hui, la start-up a ajouté une corde à son arc en consacrant un pan entier de son activité à la « recommandation musicale ». « Notre ambition est d’apporter encore plus de diversité dans ce type de recommandations en ligne », assure Julie Knibbe.

Concrètement, Demain la musique a développé ses propres algorithmes pour décrypter les algorithmes de recommandation conçus par les plateformes. Avec un mot d’ordre : aider les labels à rendre leurs artistes mieux visibles sur les canaux numériques. « C’est en quelque sorte de l’optimisation de référencementanalyse Julie Knibbe, on est au cœur de l’un des sujets majeurs du monde numérique d’aujourd’hui : celui de la transparence de l’intelligence artificielle ». Cette initiative, dont l’intérêt a été motivé par la filière musicale tout entière, vient d’obtenir le premier prix de l’innovation dans la musique désignée par le Centre national de la musique.

Quand Julie Knibbe parle de diversité, on sent qu’il s’agit beaucoup plus qu’un simple élément de langage ou qu’un effet de mode. C’est une réalité approfondie ancrée dans sa pratique de cheffe d’entreprise, qui a été bousculée par son expérience avec le milieu de l’industrie musicale. « Entendre des personnes assumer des positions ouvertement sexistes et misogynes est extrêmement choquant. Heureusement, les mentalités sont en train de changer, notre existence en témoigne. Mais il ne faut pas relâcher l’effort pour autant ». De fait, c’est bien de l’équipe de Demain la musique dont Julie Knibbe est aujourd’hui la plus fière, une équipe composée d’une belle diversité de profils dont elle loue le côté « Robin des bois ». « UN Demain la musique, nous essayons de rendre accessibles des choses qui ne l’étaient pas, de faire en sorte que nos innovations ne soient pas seulement disponibles pour les grandes entreprises mais mises à la disposition d’artistes et d’indépendants. C’est cela, notre réussite ».

NFT, service gagnant pour le musicien et le collectionneur

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Kevin Primicerio © Pianity

Le confinement a été un déclic pour Kevin Primicerio, cofondateur de Pianité, la plateforme qui propose aux musiciens de monétiser leurs compositions musicales sous forme de pièces uniques. « Les salles étant fermées, les artistes ne pouvaient plus travailler dans le monde réel et devaient se contenter des revenus du monde virtuel. Soit 97% des artistes gagnent moins de 1000 euros par an sur les plateformes… » Pour l’ingénieur informaticien, le pari est donc d’inventer « une solution pour sortir les artistes et l’industrie de la musique de ces problèmes de revenus sur internet ».

Arrive la vague NFT, ces biens numériques très prisés du marché de l’art. « Par analogie, on s’est dit pourquoi ne pas appliquer le NFT à la musique. Puisque le NFT certifie à son détenteur la propriété d’un bien numérique, cela pourrait, grâce à cette notion de rareté, de redonner de la valeur au numérique ». Pianity est né. Sur la plateforme, l’artiste est libre de fixer le prix du titre qu’il télécharge. « Le prix de base est de dix euros. L’artiste peut par ailleurs faire autant d’éditions qu’il veut. Et même proposer des NFT gratuits utilisés en quelque sorte comme produit d’appel pour créer une communauté ». Du côté de l’acheteur, « c’est exactement comme un vinyle, on possède le vinyle mais on n’a pas le droit de le commercialiser. Le NFT peut être le candidat idéal pour réduire les liens entre l’artiste et les fans ».

Plus de 1600 artistes, tous genres confondus – y compris en musique classique, qui se fait une place de choix à côté de la musique électronique – ont téléchargé des titres sur Pianité. Les résultats sont là. « À ce jour, nous avons inversé 2,75 millions d’euros aux artistes », se félicite Kevin Primicerio. L’objectif aujourd’hui est d’accentuer le soutien aux artistes émergents, en les aidant à « construire, dès le premier jour, leur communauté de collectionneurs ».

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