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#OFF23 – Un bon job

Publié le 21 juillet 2023 par Morduedetheatre @_MDT_
#OFF23 – Un bon job

Critique d’Un bon job, de Stephane Robelin, vu le 13 juillet 2023 au Théâtre des Gémeaux
Avec Lionel Nakache, Sophie Vonlanthen, Juliette Marcaillou, Tom Robelin, Philippe Chaine, mis en scène par Stephane Robelin

Voilà typiquement un spectacle qui fait partie de la dernière salve d’épluchage du programme. Celui-ci, c’est clairement son résumé qui m’a fait de l’oeil – peut-être parce que j’aurais moi-même besoin de quelqu’un qui pense à ma place en ce moment pour lui déléguer quelques petites taches plus ou moins ingrates… Hâte de voir comment la charge mentale est traitée !

Johana propose un bon job : devenir son homme à penser. Elle pourrait ainsi se libérer de sa charge mentale en partageant son cerveau avec quelqu’un. Car oui, ce qu’elle cherche, c’est quelqu’un qui soit capable de penser comme elle, dans la sphère professionnelle comme personnelle. Et pour ça, il doit tout apprendre. Tout connaître de sa vie, de son passé, de sa manière de travailler, d’être mère, de vivre son couple. Ses habitudes, ses réflexes, sa logique. Il doit devenir elle.

Aller voir un spectacle uniquement sur un résumé, c’est prendre un risque. On ne connaît ni l’auteur ni les comédiens ni le metteur en scène : il y a un monde où ce spectacle ne m’est pas du tout destinée. Ce Bon job était peut-être le plus gros pari de mon programme. Je n’avais absolument aucune idée de ce que j’allais voir. Au jour 7, c’est dangereux. Mais quand ça fonctionne, c’est tellement bon !

En fait, on se rend compte rapidement que la charge mentale est un prétexte à traiter autre chose. C’est un discours plus politique qui est porté sur le plateau, un affrontement entre deux montes. On ne révèlera pas tout – et la pièce laisse d’ailleurs planer une certaine ambiguïté – mais la pièce propose rapidement une critique ? un débat ? Disons une réflexion sur notre système capitaliste.

C’est un texte à la fois original et malin. Le discours n’est pas dénué de certains poncifs mais ils sont toujours ironisés. Et il ne constitue pas la matière première des échanges : il est là, en toile de fond, il existe mais de manière insidieuse. L’histoire de notre personnage, de son apprentissage et de son évolution au sein de la famille occupe notre charge mentale à nous. Il y a un mystère qui plane, une envie de suivre son évolution, un intérêt qui se soutient bien. Et tout d’un coup, la fin arrive, on nous a posé tous les arguments défendant une thèse parfaitement immorale, et on serait presqu’embêtés si on nous demandait de prendre parti.

Ça fait le job… et même plus que ça ! Une jolie surprise qui donne à réfléchir !

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