L’affaire en cours est une fusillade dans un collège privé soldée par deux morts et un blessé grave, suivie du suicide du tireur, un ancien militaire des SAS subissant a priori un stress post-traumatique. John Rebus est appelé en renfort en raison de son passé militaire et, en plus, il se trouve qu’une des victimes est un membre de sa famille.
En parallèle – il y a toujours plusieurs enquêtes enchevêtrées dans ce genre de polars – John Rebus est handicapé par un accident domestique : il se serait gravement ébouillanté dans sa baignoire et ne peut se servir de ses mains. Et, malheureusement pour lui, le soir de cet incident, il a été aperçu par des témoins en compagnie d’un délinquant notoire qui harcèle Siobhan, l’inspectrice qui l’a jadis épinglé. Et cet homme a été retrouvé carbonisé dans sa maison le soir en question. Soupçonné de ce meurtre, Rebus est donc – une fois encore – dans le collimateur des affaires internes et en passe d’être suspendu.
L’affaire de la fusillade est bien plus complexe qu’envisagée : on parlera de trafic d’armes soi-disant démilitarisées, de deal de drogue et de diamants, de blanchiment d’argent, d’exploitation des faits-divers par les médias et par un membre du Parlement, du désespoir de jeunes bourgeois, même issus de familles aisées, mais fascinés par la mort …
Le tout, comme pour la Genèse, en sept jours … Certains flics et des militaires en prennent pour leur grade. Heureusement qu’il y a toujours l’intuition, la perspicacité, l’art de l’écoute et de la conduite des interrogatoires pour dénouer les fils de tous ces mystères. En un mot : jouissif !
Cicatrices (A Question of Blood), polar de Ian Rankin traduit de l’anglais par Daniel Lemoine (2003), aux éditions du Masque - JC Lattès, 566 p., 8,90€.
En vignette, Ken Stott et Clare Price, pour la série anglaise tournée d'après l'oeuvre de Ian Rankin.