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Henri Germain, un lyonnais injustement oublié ...

Par Mpbernet

Mais j’avais surtout été surprise des différences essentielles entre les systèmes bancaires français et anglo-saxons … à l’origine de plusieurs crises financières mondiales. Car notre système bancaire a relativement bien résisté jusqu’ici … en particulier en raison de l’adhésion à l’Euro, mais pas que.

Parmi les destins des personnages auxquels on devrait rendre plus souvent hommage et qui restent totalement méconnus, je cite Henri Germain (1824 – 1905), le fondateur du Crédit Lyonnais.

En fait, je dois avouer qu’une des œuvres de la littérature qui m’a le plus impressionnée au cours des 20 dernières années est le 18ème roman de la série des Rougon-Macquart d’Emile Zola : L’argent.

Pourquoi citer Henri Germain : c’est le banquier qui a érigé en principe de base la séparation étanche entre les dépôts à vue et les investissements à long terme. A la folle époque de la Révolution industrielle et des méga-infrastructures (immobilier, chemins de fer, ponts, canaux, industrie lourde …), la tentation était en effet grande, pour les banquiers, de spéculer à l’aide des fonds, généralement très stables, déposés par les particuliers.

J’ai aussi découvert qu’en raison du retard (déjà) de la France dans son processus d’industrialisation, notre pays était un réservoir illimité de liquidités pour financer des investissements à l’étranger.

Henri Germain a posé le principe de séparation des banques de dépôts et des banques d’affaires. Il fut le premier à proposer une rémunération des dépôts aux épargnants particuliers. Le Crédit Lyonnais qu’il créa en 1863 devint la première banque du monde en 1899. Ainsi avait-il - du vivant de son fondateur tout au moins - traversé les deux grandes crises financières qui secouèrent le monde : le krach de la banque viennoise (Credit Antstalt) en 1873 et en France la faillite de Union générale – banque catholique – en 1882. Deux affaires qui ont largement inspiré Zola, dont le livre reste d’une brûlante actualité.

Rendons grâce à Henri Germain d'avoir doté notre système bancaire de sévères règles prudentielles – le fameux coefficient de liquidité qui assure aux déposants de pouvoir récupérer leur épargne en cas de panique boursière – que de nombreux banquiers anglo-saxons ont omis d’adopter au cours des dernières décennies, déstabilisant l’ensemble du système financier mondial.

Henri Germain n'a pas de rue à son nom à Paris mais à Lyon, et surtout à Cannes et au Cannet puisqu'il fut le promoteur du célèbre boulevard Carnot qui relie les deux villes !


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