La connexion cachée entre “She’s a Woman” des Beatles et le cannabis

Durant l’été 1964, le succès des Beatles est en pleine croissance. “She’s a Woman”, inspirée d’une balade de McCartney à Londres, est marquée par la guitare unique de Lennon. Lennon y glisse une référence à leur nouvelle affection pour le cannabis, une aventure initiée par Bob Dylan.

Au cours de l’été 1964, les Beatles sont sur le point d’entrer dans une nouvelle phase de leur carrière. Alors que la Beatlemania atteint son apogée en Amérique, le groupe tourne sans relâche dans le monde entier et revient finalement en Amérique du Nord pendant les mois d’été. Moins de six mois se sont écoulés depuis qu’ils se sont présentés au Ed Sullivan Show, mais après la sortie de A Hard Day’s Night, tout le monde semble savoir qui sont les Beatles.

EMI est impatiente de voir le groupe capitaliser sur son succès en retournant en studio à chaque fois que l’occasion se présente. Le contrat d’enregistrement des Beatles stipule qu’ils doivent fournir un défilé apparemment sans fin d’albums et de singles, de sorte qu’il est impératif que les membres écrivent et se souviennent de nouveaux morceaux aussi vite que possible. Pour Paul McCartney, une promenade dans le quartier londonien de St. John’s Wood a donné naissance à l’idée d’un futur single, “She’s a Woman”.

J’ai le souvenir de m’être promené dans St John’s Wood avec cette idée en tête. J’ai donc pu l’écrire chez moi et la terminer sur le chemin du studio, puis la peaufiner dans le studio, et peut-être prendre John à part une seconde pour vérifier avec lui : “Qu’en penses-tu ? Bien. C’est parti !” se souvient McCartney à Barry Miles dans le livre Many Years From Now.

“John a fait une très bonne chose : au lieu de jouer à travers le morceau et de le recouvrir d’une sorte d’aquarelle avec sa guitare, il s’est contenté de jouer sur les contretemps”, a ajouté McCartney. “Ringo jouait de la caisse claire et John de la guitare, ce qui était bien, car cela laissait beaucoup d’espace pour le reste.

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L’idée de “She’s a Woman” est venue rapidement, tout comme l’arrangement et l’enregistrement de la chanson. Les coups de guitare de Lennon sont ponctués par la batterie de Ringo Starr et l’ajout d’un instrument de percussion portugais appelé chocalho. Souvent, l’un de nous trouvait quelque chose qui mettait de l’ambiance dans l’enregistrement, et je pense que l’étincelle de l’enregistrement de “She’s A Woman” a été la combinaison de la guitare de John et de ma basse”, se souvient McCartney dans le livre The Lyrics : 1956 to the Present.

Pour sa part, Lennon se souvient d’avoir été ravi d’inclure une référence à sa nouvelle drogue préférée et à celle du reste du groupe : le cannabis. “C’est Paul, avec une contribution de ma part sur les lignes, probablement”, a déclaré Lennon à David Sheff en 1980. Nous avons ajouté les mots “turns me on”. Nous étions tellement excités de dire ‘turn me on’ – vous savez, à propos de la marijuana et tout ça, en l’utilisant comme expression”.

Les Beatles n’avaient tiré qu’une poignée de bouffées d’herbe de qualité inférieure avant de rencontrer Bob Dylan à New York pendant leur tournée d’été de 1964. Dylan les expose à un cannabis plus puissant que celui qu’ils avaient essayé auparavant, et bientôt, les Beatles sont fermement plongés dans une brume de joints et de spliffs. L’année 1965 sera la plus importante pour le groupe en ce qui concerne les travaux liés à l’herbe, avec en point d’orgue la langueur folklorique du Rubber Soul de cette année-là. Mais les racines de cette fascination peuvent être entendues dès “She’s a Woman”, l’un des premiers clins d’œil du groupe à la drogue.

Découvrez “She’s a Woman” ci-dessous.