Publié en 2021, cet ouvrage introduit par des prolégomènes et conclus par un épilogue contient quatre chapitres et se présente en coffret. De nombreuses images accompagnent un texte riche et très documenté. Comme je l’ai fait les mois précédents pour La lecture des pierres de Roger Caillois, je vais avancer dans ma lecture et j’en laisserai dans ce blog une fois par mois une trace.
Dans l’un des quatre récits illustrés du roman de W.G. Sebald, Les Émigrants (1992), le protagoniste, Paul Bereyter, se voit recommander par le médecin qui vient de l’opérer de la cataracte de « s’abîmer dans la contemplation des feuilles agitées par la brise pour protéger et améliorer sa vue ». Il se plie à cette insolite prescription. Ce qui sans doute retarde l’inévitable : l’altération définitive de sa vue. La cécité s’annonce quelques années plus tard par la prolifération devant ses yeux épuisés de « petites pastilles sombres », de folâtres « papillons » semblables, constate-t-il, à ces « tâches en forme de perles qui dansaient dans son regard » lorsqu’il était enfant. (…)
Sebald (…) introduit en pointillé dans les quatre récits des Émigrants, sans jamais explicitement la nommer, la figure de Nabokov parti à la chasse aux papillons.
Vladimir Nabokov, Romancier et lépidoptériste, attrapant des papillons à Ithaque, NY, 1958 - photographie de Carl Mydans
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