Quelques mots sur Sabotage, long métrage de Daniel Goldhaber., sorti le 26 juillet dernier.
L'adaptation en fiction d'un essai écrit par le professeur d'Université suédois Andreas Malm militant marxiste écologique How to blow up a pipeline.
Un essai qui avait fait beaucoup parler de lui car il soutenait la thèse que bientôt, il ne sera plus possible de lutter pacifiquement contre les auteurs du désastre climatique et social ainsi que de la dévastation de la terre par les puissances industrielles et financières et que la seule solution est d'agir violemment, par des "actions directes", comme le sabotage de pipelines.
Point par point, le réalisateur adapte ce manifeste éco-militant à l’écran et étudie la violence dans la lutte environnementale à travers l'action d'un groupe d’activistes organisant l’explosion d’un oléoduc au Texas pour mettre en lumière la cause climatique.
L’action terroriste est-elle condamnable quand la cause est si grave et bonne ? La question mérité d'être soulevée car le Nights Moves de Kelly Reichardt y avait brillamment répondu.
Malheureusement, Daniel Goldhaber n'est pas Reichardt, et Sabotage prendra bien soin au cours de cette heure quarante qui nous aura semblé bien longue d'éviter les questionnements trop existentiels et métaphysiques pour un thriller d'action un peu bas du front et où la radicalité s'avère être la seule ligne de conduite.
Son intention dit-il, était de questionner la réelle valeur répréhensible de ce type d’acte compte tenu de la noblesse de la cause.
Mais on perçoit peu le trouble et la réfléxion dans le propos du réalisateur qui semble nous imposer derechef son avis avant même de faire le film, la faute à des personnages mal ou peu esquissés, qui évite peu la caricature, malgré des flashbacks explicatifs un peu lourdingues et confus. La solidarité collective que l'on devrait ressentir pour ces activistes noyée sous des considérations individuelles, par ailleurs insuffisamment développées reste peu palpable.
Se laissant regarder mais sans plus, Sabotage n'est jamais le film que le sujet méritait, faute d'un metteur en scène à la hauteur et d'une écriture un peu plus complexe et ouverte aux questionnements.