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L'année du lion, roman d'anticipation de Deon Meyer

Par Mpbernet

C’est le cas du jeune narrateur, Nico et de son père Willem, un humaniste généreux et altruiste, qui se met en tête de reconstruire sur les décombres une communauté animée par l’esprit des Lumières. Démocratique, laïque, écologique et dénuée de toute ségrégation raciale …

Un thème déjà rencontré dans le roman « Malevil » de Robert Merle (publié en 1972 et qui se déroule autour de Fumel après une catastrophe nucléaire), ouvrage cependant non cité dans la bibliographie.

Nous sommes donc transportés en Afrique du Sud, où tout est à reconstruire. Au départ, les survivants ont à leur disposition les objets et denrées laissés à l’abandon par les populations dévastées, puis doivent recréer les conditions d’une vie collective supportable : fabriquer de l’électricité, du diesel pour les véhicules, semer et récolter, élever du bétail. Ils construisent ainsi, sous la houlette de Willem, une sorte de communauté autonome, régie selon les principes démocratiques rapidement mis à mal par des ambitions personnelles … puis survient très vite l’affrontement entre ces sédentaires qui édifient un monde nouveau et ceux qui vivent de prédation et de coercition. Un monde classique, en somme !

L’occasion pour certains de révéler leur nature violente, pour d’autres de se construire une nouvelle ligne de vie. Nico vit son adolescence dans ce monde de violence, car la guerre entre les habitants d’Amanzi et les gangs de motards fait rage et il fait partie des escouades de défenseurs les plus entraînés, conduits par le mystérieux Domingo.

Réticente au départ de la lecture de ce pavé, j’ai rapidement été captivée par les aventures des personnages multiples de cette saga de la renaissance, j’en ai apprécié le références historiques et philosophiques, les description précises des combats comme des solutions écologiques choisies par les survivants … leur sens de la culpabilité aussi, leur aptitude à la survie.

Un gros bémol toutefois : la grande explication de la « fin » (dans les deux sens possibles) qui nourrit sans doute aujourd’hui une interprétation complotiste malvenue.

Mais voici un sacré roman d’aventures où les références philosophiques ne prennent pas plus d’importance qu’il ne faut … J’ai bien noté que la seule monnaie utilisée dans cette cité-état était le sel, avec pour unité une boîte cylindrique que nous connaissons tous : le Cérébos !

L’année du lion, les mémoires de Nicolas Storm sur l’assassinat de son père, roman d’anticipation de Deon Meyer, traduit de l’afrikaans et de l’anglais par Catherine Du Toit et Marie-Caroline Aubert - publié aux éditions du Seuil dans la collection Policier Points, 706 p., 9€


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