La chanson qui a fait comprendre aux Beatles que “l’amour est la réponse”.

Chanter l’amour est une chose qui est venue naturellement aux Beatles. Les Fab Four étaient tous habitués à ce sujet à leur manière, Paul McCartney et John Lennon, en particulier, l’ayant non seulement vécu de manière aiguë dans leur vie personnelle, mais sachant aussi qu’il s’agissait en grande partie d’un argument de vente commercial.

Plusieurs des plus grands succès du groupe parlent longuement de l’amour, comme la première composition “She Loves You” et la croyance de l’assemblée selon laquelle “All You Need Is Love”. Néanmoins, en 1965, le groupe s’est aventuré en territoire inconnu en explorant le domaine abstrait de l’amour en tant que concept théorique avec la sortie de “The Word”.

Parmi les autres grands classiques de Rubber Soul, tels que “Norwegian Wood”, le profondément introspectif “Nowhere Man” et “In My Life”, c’est avec “The Word” que le quatuor a abordé le mot “amour” lui-même comme quelque chose de spécifique et de puissant, que ce soit en bien ou en mal. “Je me suis rendu compte que l’amour était la réponse”, a déclaré Lennon. Je l’ai exprimé pour la première fois dans une chanson intitulée “The Word”. Le mot est “amour”, dans les bons et les mauvais livres que j’ai lus, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, le mot est “amour”. Il semble que ce soit le thème sous-jacent de l’univers”.

Les paroles de “The Word” dégagent une quasi religiosité, Lennon et McCartney adoptant des rôles proches de ceux d’évangélistes, transmettant leur nouvelle révélation sur l’amour : “Au début, j’ai mal compris/ Mais maintenant, j’ai compris, la parole est bonne”.

Cette évolution est particulièrement évidente dans les contributions de Lennon, notamment dans le titre “Rain” de 1966 et dans ses compositions politiques ultérieures. Il ne se contente plus d’écrire des poèmes pop pour adolescents en mal d’amour. Les choses deviennent un peu plus sérieuses.

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La chanson est le fruit d’une collaboration entre Lennon et McCartney, née de la volonté de créer un matériau centré sur une note solitaire. “Nous avons fumé un peu d’herbe”, raconte McCartney, “puis nous avons écrit des paroles multicolores, ce qui était une première. Normalement, nous ne fumions pas lorsque nous travaillions. Cela nous empêchait d’écrire des chansons parce que cela nous embrouillait l’esprit : “Oh, merde, qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Il vaut mieux être honnête. Mais nous avons fait ce truc multicolore”.

Par la suite, Lennon a donné le manuscrit des paroles à Yoko Ono qui, à son tour, l’a offert en cadeau d’anniversaire à John Cage. Cet événement notable a trouvé sa place dans le volume Notations de Cage, un recueil de partitions musicales contemporaines. Des parties de “The Word” ont été fusionnées avec des fragments de “Drive My Car” et de “What You’re Doing” pour une séquence de l’album Love de 2006.

Lors de l’enregistrement de la chanson, trois prises ont été nécessaires pour mettre au point le morceau, qu’ils ont doublé avec des voix harmoniques, les sons de piano de McCartney et les maracas de Ringo Starr. Bien qu’il s’agisse d’un travail de collaboration, Lennon maintient que la chanson lui appartient en grande partie. “The Word a été écrit ensemble, mais c’est surtout le mien”, déclare-t-il. “Si vous lisez les paroles, vous verrez qu’il s’agit de devenir intelligent. C’est la période de la marijuana. C’est l’amour, c’est l’amour et la paix. Le mot est ‘love’, n’est-ce pas ?

Le titre symbolise une nouvelle étape pour le groupe, qui s’éloigne de sa Beatlemania pop pour se tourner vers un état d’esprit plus altruiste et artistique.