L’arbre le plus exposé à l'oeil du fusil n'est pas un arbre pour son aile. La remuante est prévenue : elle se fera muette en le traversant. La perche de saule happée est à l'instant cédée par l'ongle de la fugitive. Mais dans la touffe de roseaux où elle amerrit, quelles cavatines ! C'est ici qu'elle chante. le monde entier le sait. Eté, rivière, espaces, amants dissimulés, toute une lune d'eau, la fauvette répète : Libre, libre, libre, libre …
poème cité par Georges Mounin (Avez-vous lu Char ?)