La Reine de la Baltique

Quatrième de couverture :

Un corps retrouvé sur une plage de l’île de Sandhamn, au large de Stockholm… Suicide ? Noyade ?… L’inspecteur Thomas Andreasson, un habitué de ce petit bout de terre jusqu’alors paradisiaque, est chargé de l’enquête. Nora Linde, une amie d’enfance devenue avocate, lui propose son aide. Mais l’été vire au cauchemar quand une femme est assassinée dans sa chambre d’hôtel. Et si, désormais, plus personne n’était à l’abri ? Avec les enquêtes d’Andreasson et Linde qui ont fait d’elle une véritable star en Suède, Viveca Sten s’impose comme une des nouvelles grandes voix du polar nordique.

Je connaissais la série « Meurtres à Sandhamm » inspirée des romans de Viveca Sten (en effet, le cadre et la richesse visuelle des livres promettent de belles images) et je prends seulement le temps de découvrir le premier écrit de la série. J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture !

On découvre un bel archipel autour de l’île de Sandhamm, un lieu suédois authentique qui perd peut-être un peu de son âme quand il est envahi par les touristes l’été. Les bateaux débarquent des flopées de visiteurs chaque jour et l’endroit a gagné en popularité avec les nombreuses régates organisées, auxquelles participe parfois le roi de Norvège en personne. Le mari de Nora Linde, Henryk, consacre beaucoup de temps à ces courses nautiques ; ce chirurgien issu d’une famille riche et conservatrice laisse ainsi sa femme gérer la maison, leurs deux fils et son propre emploi comme juriste dans une banque.

La quiétude de l’île est perturbée par deux morts suspectes successives, deux cousins, l’un noyé, l’autre empoisonnée à la mort-aux-rats. La police de Nacka, emmenée par Thomas Andreasson, ami d’enfance de Nora (et marqué par un drame familial récent), va devoir mener une longue enquête dont les premiers résultats paraissent minces et décevants. La perspicacité de Nora permettra des avancées jusqu’à un final haletant.

C’est la conjugaison entre le cadre, la découverte des îles et des îliens de Sandhamm et une enquête classique mais passionnante qui fait tout l’intérêt de ce premier roman de la série de Viveca Sten, le tout lié à la vie familiale de Nora et à son amitié avec Thomas. On a envie de se promener sur Sandhamm, de laisser le sable remplir nos chaussures, de prendre la mer sur un petit bateau et de déguster les bons petits plats marins traditionnels concoctés par Nora. C’était vraiment une lecture agréable à tous points de vue !

« Les touristes de Stockholm n’étaient pas encore arrivés. Quand ils débarquaient du direct de onze heures, il y avait foule. Mais comme il était à peine plus de dix heures, ils purent choisir leur emplacement.
Nora ne contestait absolument pas aux touristes leur droit de profiter de l’archipel, mais elle ne pouvait s’empêcher de songer combien c’était agréable, quand elle était petite et que les visiteurs arrivaient encore au compte-goutte, comparé aux flots qui se déversaient aujourd’hui.
En voyant les foules qui débarquaient des ferries en juillet, on se demandait si l’île n’allait pas sombrer sous le poids. »

« À Sandhamm, on ne connaissait pas les sonnettes. Soit la porte était ouverte et il fallait alors prendre la précaution de s’annoncer en criant : «Il y a quelqu’un ?» avant d’entrer, soit on frappait bien fort à la porte. Les deux façons étaient admises, pourvu qu’on signale clairement son arrivée. »

« Il indiqua une direction sans cesser de se concentrer sur son cap ni lâcher la barre.
« Si tu regardes par là, tu verras le vieux phare de Grönskär. Tu sais, celui qui date du XVIIe siècle, ou XVIIIe, je ne sais plus.
– Tu veux dire la Reine de la Baltique ?
– C’est ça. »

« La vue depuis le lanternon était à couper le souffle. Elle avait beau l’avoir déjà contemplée plus tôt dans la journée, elle avait du mal à s’en arracher.
C’était comme regarder la mer depuis un nuage.
C’était déjà extraordinaire en plein jour mais, au crépuscule, la vision était magique.
Les rayons du couchant peignaient tout l’archipel en rose et or et, à l’horizon, le ciel se confondait avec la mer vert sombre. »

Viveca STEN, La Reine de la Baltique, traduit du suédois par Rémi Cassaigne, Le Livre de poche, 2014 (Albin Michel, 2013)

Après les lectures bretonnes, il y aura ici quelques lectures consacrées à la mer (et encore un peu de Bretagne).

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