Pendant plusieurs jours, du 26 au 28 juin, vous avez pu voir dans ce blog des images de l’exposition à l’Institut du monde arabe, Ce que la Palestine apporte au monde. Ce mois-ci, les éditions Alifbata publient un ouvrage de Mohammad Sabaaneh, ouvrage paru aux États Unis en 2021 sous le titre Power born of dreams.
Voici le premier paragraphe de l’avant-propos de l’auteur : « La colonisation de peuplement oeuvre à déposséder les populations autochtones de leur histoire et de leur patrimoine afin de légitimer leur enfermement dans des ghettos, des centres de détention et des réserves, allant parfois jusqu’à l’extermination génocidaire. Elle a existé de tout temps et en tout lieu, y compris aux États-Unis et dans la France coloniale. »
C’est par le procédé de la linogravure que Mohammad Sabaaneh a réalisé ce roman graphique, dans lequel il confie à un oiseau la mission de raconter au prisonnier, qu’il est alors, des histoires vécues par des familles palestiniennes : les checkpoints, la mort d’un enfant, tué par des tirs israéliens et dont le corps n’est rendu à la famille que plusieurs semaines plus tard, l’occupation des terres déclarées, contre le droit international, terrains militaires pour s’approprier de plus en plus d’espaces… La prison où l’auteur commence son récit est le pays lui-même, divisé par un mur construit contre l’avis de l’ONU et par de multiples fragmentations.
Des annexes rédigées par la chercheuse Faten Jouini complètent le récit, illustré, de chapitres présentant « l’occupation de 1967 et les colonies en Cisjordanie », « Gaza », « L’accord intérimaire d’Oslo », « Le mur d’annexion », « Kafr Aqab », « La détention administrative ».
Les récits de Mohammad Sabaaneh et les chapitres qui terminent ce livre permettent de comprendre la vie quotidienne en Palestine et la résistance du peuple palestinien sur ses terres.