Bien le bonjour des Asturies ! J'ai décidé ce matin que je n'avais plus de mouron à me faire. En effaçant les traces de mes pas sur la neige écarlate à grands coups de pinceau saturé, j'ai enfin découvert la voie du samouraï. Mais le mérite a les épaules rêches. Plus tu sens qu'il faut plonger haut, plus tu comprends que la force d'attraction est un fait incontournable, je dirai même plus, une vérité absolue. Alors, au lieu de dépenser tes énergies à brasser du vent, tu devrais plutôt penser à descendre une chope de bière cul-sec, ça te fera du bien, crois-moi. Les années passent, et très peu de miettes subsistent, tu prends les instants comme ils viennent, tu réalises l'importance de voyager léger, tu t'efforces de regarder droit devant, sans rien espérer de grandiloquent.
Qui es-tu, d'où viens-tu, où vas-tu?
As-tu conscience de l'impérieuse inanité de ta personne? Enfermé dans ta cage crânienne, tu fais semblant de tracer ta destinée, tu veux être toi-même, tu refuses tout diktat extérieur, tu es toi, et tu le cries sur les toits.
Enfant, tu t'émerveillais devant le monde. Tu regardais, tu écoutais, tu t'interrogeais, tu jouais.
Devenu adolescent, tu te révoltes, tu invectives, tu te barricades dans le nombrilisme de ta pensée.
Adulte, tu t'assures une place au soleil, tu acceptes les êtres tant qu'ils te sont utiles, tu as de l'ambition, tu veux progresser, briller, resplendir, faire la tournée des capitales et cocher tous les spots de la planète.
Puis un jour tu te rends compte que ... Alors tu ralentis ton pas, tu calmes ton coeur, tu oublies tout doucement les lointains rivages que jamais tu n'atteindras, tu apprends à te contenter de ce que tu as.
Doucement, sereinement, tu égrènes les années qui glissent entre les mains, tu as moins de rage, moins de passion, moins de soupirs, tu navigues sur un océan sans savoir dans quel port tu vas amarrer.