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Gérard Boulay : bien loin d'y être

Par Maigremont

Comme un tueur revient toujours sur les lieux de son crime, nous retournons chez celui qui m'avait fait forte impression il y a près d'un an : Gérard Boulay.
Ici s'achève notre escapade "Sancerro/Pouillysoise" avec les petits gars de LPV, théâtre de bien des folies. Une rencontre qui a permis le temps d'un week end de rassembler le sud-est, le centre, la région parisienne et la Normandie. Le vin, prouve encore une fois qu'il est un formidable vecteur de découvertes et au delà  d'une passion dévorante quasi sans limite, de rencontres au delà du virtuel.

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Nous prenons des forces à "La Bonne Auberge", située à Chavignol, qui abrite également le caveau de Gérard Boulay. La cuisine est simple, sans chichis, dans des quantités très correctes. Il nous faut ensuite faire quelques mètres sur le même trottoir pour arriver au caveau de Gérard Boulay.
Nous le questionnons sur ses nouvelles installations, un grand chai étant en construction depuis l'année dernière. "Toujours pas", nous répond-il, la faute à une grande institution qui avait auparavant le monopole et qui délivre du courant. Vous saisissez ? Des mois que Gérard attend qu'on lui branche la précieuse énergie !

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Après avoir fait le tour du dernier millésime en date, des travaux à la vigne, le papotage rituel sur les accords mets et vins que Gérard affectionne par dessus tout, nous commençons la dégustation, qui fut pour moi une des plus passionnante que j'ai eu l'occasion de faire chez un vigneron !

On commence en douceur avec le Rosé 2009, fraîchement misé : 3 grammes de sucre résiduel, il y a du jus, c'est vineux et ample. A table !!

Sancerre blanc "Tradition" 2009 : misé de la veille, il est encore tout bouleversé, mais le millésime 2009 a frappé, c'est riche et large.

Sancerre blanc "Tradition" 2008 : là, ça parle beaucoup plus que 2009 : mur et registre exotique, la bouche est un peu moins riche, mais elle est droite et longue. Finale citronnée. Bien +. Et quand on sait que ça coûte 10 €, le rapporte Q/P plaisir est super.

Sancerre blanc "les Monts Damnés" 2008 : en devenir, matière dense et serrée, on sent la bête prête à bondir dans quelques années. Très belle trame minérale qui accompagne le vin de bout en bout.

Sancerre blanc "les Monts Damnés" 2007 : il semble plus posé et plus sage que 2008. L'attaque est minérale, puis floral au nez. L'ensemble offre une assise sur les coquillages (ce sont les marnes kimméridgiennes qui parlent), une finale crayeuse et anisée. Très bien +

Sancerre blanc "Clos de Beaujeu" 2008 : gros volume, grosse persistance, race indéniable, ça cause lourd. Excellent.

Sancerre blanc "Comtesse" 2008 : pour rappel, la parcelle de Comtesse est située en partie basse des

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Monts-Damnés. Une vieille vigne de 70 ans reposant sur un sol argilo-calcaire. Très compacte, la matière est solaire et offre toujours ce profile à la richesse si particulière propre à la parcelle. Finale sur le sel. C'est un style qu'il faut aimer, mais en revanche, c'est très bien fait.

Sancerre blanc "Comtesse" 2007 : même profile aromatique et une acidité un peu plus stricte que 2008, avec peut-être un tout petit moins de longueur. Bien +

Sancerre blanc "Comtesse" 2005 : première année de reprise des vignes par Gérard Boulay. Des notes muscatées, quelques sucres résiduel (7 grammes), de l'alcool aussi.

Sancerre blanc "Clos de Beaujeu" 2001 : ça fume comme on dit par ici ! Jolie bouche patinée par quelques années. Ce n'est pas un monstre, mais bien agréable et la longueur est confortable. Bien

Gérard s'éclipse quelques instants dans une arrière pièce : on entend "plop". Il revient vers nous, la bouteille à la main, la mine arbore un large sourire ! Fantastique complexité au nez, ça pétrole presque, c'est fin, charmeur, enivrant voir envoutant. La bouche est à l'instar du nez : c'est du même niveau. Déliée, soutenue, tout en délicatesse, sur des arômes de coquillages pressants, de miel et de chèvrefeuille, la finale est vibrante, salivante et incrachable ! Nous avons droit à un  Sancerre blanc "Clos de Beaujeu" 1997. Merci M Boulay.  Votre sourire valait amplement ce canon ! Encore meilleur que l'année dernière, je vais dire EXCEPTIONNEL

Sancerre blanc "Clos de Beaujeu" 1995 : le vin comporte quelques sucres résiduels. La richesse est un peu moindre que 97, mais c'est encore un joli vin.

Sancerre blanc "Clos de Beaujeu" 1988 : très bel effet du terroir sur des notes de fumé et de coquilles d'huitre, la structure est légèrement détendue par rapport aux précédents, mais la longueur est encore bien présente. Une jeunesse insolente pour ce Sancerre de 22 ans. Très bien

Sancerre rouge 2000 : goûté chez Franck il y a quelques mois, ce vin m'avait laissé une énorme impression. Gourmand, tannins croquants, le fruit est immense pour un vin de cet âge. Finale sur de beaux amers (raisins non égrappés) et une pointe de caramel. 10 ans et pas une seule ride. I love this Sancerre !

Merci encore une fois à Gérard Boulay pour son festival et confirmation de ma visite de l'année passée. Grand plaisir cette fois bien sur pour le Clos de Beaujeu 97, mais Coup de Coeur pour le millésime 2008, pour sa tension, sa texture charmeuse et surtout pour l'espoir qu'on lui donne pour les années à venir. Je ne devrai pas trop le dire, mais sachez que chez Gérard Boulay, il y a du vin à vendre... et du bon !

Et comme à l'accoutumée, le passage à la fromagerie Dubois-Boulay est incontournable !

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Gérard Boulay

100

Chavignol - 18300 Sancerre
Tel : +33 2 48 54 36 37
@ : [email protected] 

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