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Rencontre avec Emmanuel Giboulot (4)

Par Daniel Sériot

Comment définissez-vous le métier de vigneron aujourd’hui ?

Vigneron, c’est aussi un métier, aussi merveilleux qu’il soit, où en définitive il y a en réalité deux grands métiers.

On doit produire du raisin. Et, en faire du vin

Et c’est deux choses différentes !

La démarche pour moi en biodynamie, c’est avant tout de faire du vin et du raisin. C'est-à-dire d’aller jusqu’au bout. C’est le produit final qui est important, celui qui s’adresse à celui qui le reçoit. Et celui qui le reçoit va bien ou mal le vivre. (Sourires…)…Mais bon, a priori on va dire bien le vivre d’un point de vue des qualités intrinsèques. Cela ne veut pas dire que d’un point de vue gustatif, tout sera forcément séduisant. Il peut ne pas être emporté dans une vision positive des choses.

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 Q : C’est juste. Il y a amateur et amateur… Je caricature, mais pour moi les vins issus d’agriculture biodynamique ne sont pas des vins des grandes surfaces ! Ces sont des vins sélectionnés que l’on doit offrir à une clientèle sélectionnée.

Je ne suis pas d’accord. Car je crois que, dans la relation du vin, il n’y a pas de règle ni à sa compréhension et à sa découverte.

L’important c’est la façon dont chacun le vit. Pour un même vin, on sera d’accord par exemple sur le fond (grand vin, de la personnalité, ...), mais en fait individuellement, on le percevra différemment. Individuellement, on va le vivre différemment. Dans notre corps, dans notre subconscient. Le plus important c’est donc le chemin que chacun peut faire !, et qu’un vin arrive à rassembler. On ne fera pas l’unanimité. Quelquefois on a des vins qui font l’unanimité, c’est vrai, mais c’est rare.

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Oui, mais lui comme d’autres. Bien sûr il est sur le devant de la scène, il prête le flanc à la critique, bien évidemment.

44;tes de Beaune blancs. Mais on voit en fonction des réactions quel est leur seuil de perception, leur culture, leur type de recherche qu’ils peuvent avoir par rapport au vin. Pour moi, il y a des vins incontournables, et pourtant des gens vont complètement passer à côté, ayant préféré des vins plus faciles d’accès. Ils ne vont pas comprendre ce vin qui est plus élaboré, comme par exemple La Combe d’Eve…

 Q : A ce propos, j’ai lu deux critiques contradictoires sur la Combe d’Eve, l’une extmp;# cela ressemblait à tout sauf à du Chardonnay

(Rires…)

Mais cela n’est pas grave ! Quelqu’un qui dit « ce n’est pas un Chardonnay », c’est juste qu’il n’a pas compris ce que c’était ! Mais ma viticulture ne cherche pas à faire boire du chardonnay ou du pinot ! Bon, je suis très fier de ces cépages qui font l’identité de la Bourgogne, mais je fais avant tout du vin ! Quand je fais du vin, certes je m’appuie sur les appellations, car en Bourgogne, elles sont fondatrices, fondamentales, elles reflètent réellement quelque chose, mais je cherche à m’extraire de cela d’une certaine façon, j’essaie d’aller au-delà de ça ! J’essaie de faire parler la terre ! je fais parler l’endroit où on est avec ce que je suis !

 Q : ce qui le rend complexe nécessairement !

Ce n’est donc pas étonnant que certaines gens réagissent bien et d’autres réagissent mal. Mais quand on est dans les exqui est t;est ennuyeux.

Isabelle


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