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Domaine du Chêne Courbe (Bordeaux)

Par Mauss

Non, ne cherchez pas ce nom dans une des éditions du Ferret ou même sur Google. Du moins, pour le moment.

Il s'agit du nom choisi par Messieurs Corbeyran et Espé pour la bande dessinée qu'ils viennent de sortir (en vente dans toutes les bonnes librairies) pour le château en AOC Margaux dont ils décrivent l'histoire tumultueuse.

L'histoire est d'un classicisme balzacien. Une jeune fille revient de NYC pour assister à l'enterrement d'un Père énigmatique et sombre qui a mal géré la propriété familiale avec deux fils du style Caïn et Abel. On sent qu'elle va la défendre bec et ongle devant des turpitudes qu'on n'ose imaginer !

On y trouve des pages didactiques, des mentions de Michel Rolland (il en a écrit une préface sympa), l'église de Margaux et le cimetière sont correctement représentés, et le château a pris quelques unes de ses marques sur Léoville-Barton.

Il est bon que l'histoire du bordelais, les notions fondamentales de la vigne et de la vinification soient écrites sous ce format BD et nul doute que le succès sera là, peut-être pas au niveau de la BD sur Parker, assez drôlatique, mais comme saga politico-économico-bordelo-financière (on en est qu'au tome 1), ce sera dans l'air du temps.

Le courtier véreux, le maître de chai qui triche et qui vole, tout est là pour piéger cette jeune fille de retour des USA qui refuse de signer la vente du domaine aux japonais ! Vous voyez à quel point on est dans la réalité des choses !

Les auteurs citent La Tupina, et l'irrascible et sympathique Barbier à Arcins. On n'oublie pas de mentionner le petit verdot parmi les cépages cultivés sur la propriété. Et le danger mortel du CO2 pendant les fermentations.

Depuis les manga japonais qui ont fait la fortune des auteurs et des vignerons qui y sont décrits, ce média BD semble promis - pour combien de temps ? - à un bel avenir.

Le gros bémol est la qualité du dessin. Certes, je suis de la vieille école, celle de Blake et Mortimer ou d'Achille Talon. Si les paysages sont assez fidèles, ce qui est franchement loupé ce sont les visages des héros, quelque soit le bord où ils sont. C'est dommage, très dommage. Mais bon : en matière de goût…

Mais si vous avez une progéniture rétive à la lecture de Kant ou simplement de Maupassant, voilà un achat peu coûteux qui peut les intéresser au monde du vin. C'est déjà beaucoup dans un pays où ce noble jus est banni par tous ceux, l'Etat en premier, qui devraient comprendre à quel point nos campagnes françaises sont ce qu'elles sont, grâce à lui.

dv


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