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Petit voyage en Germanie (5) : Weingut Grans-Fassian

Par Mauss
Voilà un producteur tout étonné de nous voir débouler chez lui. Pourquoi êtes-vous venu me voir ? Un bref moment de vanité vite passé. On lui explique nos choix de visites en fonction des trajets à parcourir, des noms déjà bien connus ou recommandés par Otto Geisel (GJE) et des commentaires du GaultMillau écrit chaque année par Joël Payne (GJE). Il fait partie des très bons. Ça lui plaît :-), mais le sourire reste très discret. On est lucide en Germanie, on connaît son rang sans jamais oublier qu'il doit se confirmer à chaque millésime.

On ressent ici un peu les mêmes sentiments que lors des visites aux grands producteurs de Grüner Veltliner en Autriche. Ce sont des domaines où il semble qu'il n'y a pas de problème majeur de vente, de rentabilité, de crainte de l'avenir. Il y a un fort marché national couvrant aussi bien la belle restauration, les cavistes que les particuliers habitués à des achats annuels.

Si on pousse l'un ou l'autre à évoquer les éventuels problèmes du futur, les remontrances iront vers les zèbres de Bruxelles et autres créateurs de lois ou règlements pas nécessairement fondamentaux pour la survie du secteur et surtout sa bonne santé.

L'Allemagne n'est pas encore entré (on espère jamais) dans le circuit infernal créé en France, puis ayant atteint l'Espagne et l'Italie, où le vin n'est associé qu'à son contenu en alcool, est défini comme dangereux, bref est un produit "négatif".

Donc, chez Weingut Grans-Fassian, on respire un bel équilibre, on sait à quel point le riesling est exigeant, on a parfaitement conscience qu'appartenir au groupe prestigieux VDP (ICI) implique des exigences qualitatives et qu'on doit respecter une clientèle de connaisseurs. On aime montrer dans la salle de dégustation les cailloux, les ardoises, les granits qui caractérisent les terroirs. On est aussi toujours prêts à vendre à l'amateur de passage mais hélas, ici comme un peu partout ailleurs, on n'a presque plus de vieux millésimes alors même - on ne le dira jamais assez - que les grands rieslings requièrent du temps, des années, au moins une décennie avant de pouvoir offrir à l'oenophile les richesses qu'il construit doucement en bouteille.

QUELQUES PHOTOS

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Un nom protégé

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Vous vous imaginez travailler sur ces pentes abruptes ? Le Bonobo valaisan peut-être ?

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Voilà sur quoi reposent les ceps en profondeur

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J'ai oublié de demander à quoi servaient ces couronnes : quelqu'un le sait ?

 

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Paysage familier de cette région totalement dévouée au vin.

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Quelques uns des crus dégustés : toujours cette belle pureté tendue comme dirait le Grand Jacques !

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La mention "Goldkapsel" met en évidence les plus beaux crus de la propriété

Si comme partout les Beerenauslese, les TBA et les Eiswein atteignent facilement des prix à trois ou même quatre chiffres (surtout les crus rarissimes vendus aux enchères de Trèves), l'amateur peut trouver sans problème de très belles bouteilles dans la fourchette € 15 - € 30. Vues la race et la classe de ces vins, c'est péché de n'en pas encaver quelques fleurons de ces pays de Mosel/Saar/Ruwer !


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