La pause dans mes articles en début du mois août s'explique, comme chaque année, avec mon voyage à Düsseldorf pour l'anniversaire de
ma Maman.
C'est un rituel - à commencer avec un départ très tôt de la maison, une route sinueuse le long de la vallée de l'Orb par Roquebrun et Cessenon sur les petites routes encore
désertes par les touristes, qui pullulent dans la journée à cette époque - un immense tracteur muni d'une araignée à 6 ou 8 bras pour traiter les vignes dans la pleine de Lugné, qui sort du noir
comme un monstre extraterrestre, comme seul véhicule croisé...
Bien plus tard un magnifique lever du soleil en sortant de la gare de Nîmes - des brumes sur les paysages arides de la Provence en direction d'Avignon et toujours cette lumière, qui
embellit même les centrales nucléaires..
Paris au petit déjeuner, obligatoirement pris au Train Bleu, qui me decoit avec une baguette insipide à la place du
pain Poilâne comme accompagnement mais me réconcilie (presque) avec une connexion Internet gratuite - c'est le progrès... avant de changer de gare, pour continuer vers le Nord.
Et arrivée à Düsseldorf juste à temps, pour faire un petit tour sur le marché du Karlsplatz et tomber en admiration devant les
couleurs des étales: petits fruits rouges et noires, pour Hervé un souvenir de jeunesse de Bavière, pour moi, un souvenir d'enfance en Rhénanie-Westphalie.
Moi aussi, devant cette variété de couleurs et de saveurs, je pense aux stéreotypes des notes de dégustation - et je ne peux que vous
conseiller, de suivre l'exemple du maître du Clos des Fees, pour rafraichir votre mémoire gustative.
Invité à un brunch rétro - en souvenir des années 70 - je tombe sur leur transformation: rote Grütze, ce mélange de petits fruits
épaissi à la gélatine - et, encore avec plus de nostalgie: Wackelpudding - une gelée au jus de fruits rouges, qui doit son nom au fait quelle tremble legèrement dans son récipiant, quand
on lui donne des petits coups - les deux de préférence arrosés d'une crème anglaise, bêtement appellée Vanillesauce dans mon pays.
Deuxième madeleine de Proust: les plateaux de Zwetschgen - prunes, dont c'est la saison en ce moment, et qui sont la base du
Zwetschgen- ou Plaumenkuchen, qui se vend
par carrée sur des grands plats dans toutes les boulangeries - là, il faut une bonne chantilly pour parfaire le tout.
Pour les vins, peu de neuf - comme ma mère se couche tôt, c'est plutôt gâteaux et pâtisseries, qui jalonnent nos après-midi et qui
peuplent mes photos.
Comme je suis gourmande, cela ne me gène pas - et la photo permet de pécher en imagination, sans prendre toute de suite des kilos, qui seront difficilement à supporter en remontant dans
la vigne au retour!