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Lisboa : Quelle est cette ville qui ne me parle plus

Publié le 18 avril 2025 par Paulo Lobo
Lisboa Quelle cette ville parle plusQuelle est cette ville qui ne me parle plus vraiment et qui en même temps m'intrigue, m’interroge, me cerne.

J'ignore tout d'elle et c'est justement cela qui me plaît. Le fait qu'elle demeure malgré tout un mystère, une densité avec un nombre infini de strates insaisissables et légères. Et que plus je la regarde, moins je la reconnais. Comme dans les films que j’affectionne, cette lumière blanche aveuglante et ce brouhaha feutré qui caresse plutôt qu’il ne bouscule.

Oui, un doux vacarme rassurant. 

C'est une ville dans laquelle tout le monde aime se perdre. Et moi, plus que tous, 

moi plus que moi-même, j'y deviens l'autre que je n'ai jamais été, l’esprit qui arpente, l'esprit qui se laisse noyer dans le flot des ombres et des lumières. 

C'est peut-être une ville comme les autres. Certainement une mégapole comme les autres. Enfin, probablement pas. Elle garde en son cœur un air de village perdu, puis retrouvé, envahi par un million de regards. C'est une ville qui appartient à tout le monde et que chacun peut partager avec l'autre. C'est une ville-fiction, oui, bien sûr. C'est une ville étrange, évidente, pleine de vides chargés de sens. 

Une ville où le noir et blanc côtoie la couleur et s'en accommode fort bien. Une ville heureuse, probablement, comme dans les étés fixés dans les films de ma jeunesse.

What is this city that no longer really speaks to me, 
and yet intrigues me, questions me, surrounds me?
I know nothing of it—
and that's precisely what I like.
The fact that it remains,
despite everything,
a mystery.
A density with an infinite number of elusive, weightless layers.
And the more I look at it,
the less I recognize it.
Like in the films I love—
that blinding white light,
and the muffled hum that soothes rather than disturbs.
Yes, a gentle din, a comforting noise.
A city where everyone loves to get lost.
And I, more than anyone—
more than even myself—
become the other I never was,
the spirit that wanders,
the spirit that lets itself drown in the flow of shadows and light.
Perhaps it’s a city like any other.
Certainly a megacity like so many others.
Or perhaps not.
It holds in its heart the air of a lost village—
then found again—
flooded by a million gazes.
A city that belongs to everyone,
and that everyone can share with another.
A city-fiction, yes, of course.
A strange city, self-evident,
full of voids charged with meaning.
A city where black and white meets color
and gets along just fine.
A happy city, probably—
like those summers captured in the films of my youth.

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