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A poil les pifs !

Par Oenotheque

A poil les pifs !C’aurait pu être le cri de ralliement de cette 19ème rencontre des vendredis du vin. A poil, c'est-à-dire sans aucun aditif, notamment sans souffre, ce fameux SO2, allias dioxyde de soufre, anhydride sulfureux ou encore E220. On voudrait nous faire croire que son usage est indispensable pour stabiliser et conserver le vin. C’est vrai que certains vignerons qui ne maîtrisent pas suffisamment leur métier ont pu mettre sur le marché des vins ayant tourné. Mais c’est là une exception, car la grande majorité des vignerons qui décident de se passer du souffre savent que cela requiert des conditions draconiennes de travail : avoir des raisins équilibrés et parfaitement sains, mettre très rapidement en cuve après la vendange (pour éviter leur oxydation et les mauvais départs en fermentation), maintenir tous les outils du chai en parfaite propreté, contrôler de manière très rigoureuse la température des cuves, ...

Quelques « grands » critiques se permettent de descendre toute la viticulture dite « naturelle » au prétexte qu’une minorité produit des vins décevants. Alors pourquoi n’attaquent-ils pas la viticulture « conventionnelle » alors que la majorité y fait des pinards sans intérêts, qui plus est en massacrant notre environnement ? Mais je ne m’étendrai pas d’avantage sur la polémique qui enfle autour des vins sans souffres, pour aller droit à l’essentiel : les deux vins dégustés pour l’occasion.

Une dégustation qui a pu être un peu déroutante pour certains, tant leur style peut s’éloigner de ce que l’on a l’habitude de boire. Il n’est pas rare que ces vins pétillent (très peu pour le premier, davantage pour le second), petit problème qui n’est est pas un, puisqu’il suffit de les carafer, ce qui leur laisse également le temps de développer pleinement la richesse de leur bouquet. Les vins sans souffre nous rappellent, bien plus que tous les produits prêts à boire, que le vin est un être vivant. Il faut prendre quelques précautions durant leur transport et leur stockage. Et une fois la bouteille ouverte, il faut laisser le vin s’installer, ne pas le presser pour qu’il puisse nous raconter son histoire en toute confiance.

A poil les pifs !

Nuit d’Ivresse 2006 :

Catherine et Pierre Breton font partie des références incontournables en Bourgueil. Ils élaborent plusieurs cuvées prestigieuses, comme les Perrières ou le clos Sénéchal, démontrant s’il le fallait que les Bourgueils sont de grands vins de garde. Baptisée « Nuit d’ivresse », leur cuvée sans souffre offre un nez complexe de cassis, mêlé de réglisse, de truffes, voire d’une pointe de poivre, finalement assez caractéristique du cabernet franc. En bouche, elle se révèle soyeuse, presque onctueuse, mais pas molle, car soutenue par une bonne structure.

Le Raisin et l’Ange - Hommage à Robert 2005 :

Installé au Mas de la Bégude depuis maintenant 25 ans, Gilles Azzoni produit des vins de pays de l’Ardèche et des Coteaux de l'Ardèche, ainsi que cet « Hommage à Robert » en vin de table. Majoritairement composé de syrah (40 à 50 %), il comprend également du merlot, du cabernet, et du grenache. C’est le plus déroutant des deux vins, un instant j’y ai vu des ressemblances avec le beaujolais générique d’Yvon Métras. Hommage est un vin rond et gourmand, offrant une explosion de fruits rouges, toute en fraicheur avec une pointe d’acidité volatile. Je ne sais qui est (ou était) Robert, mais cette cuvée lui rend un bel hommage.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Tika
posté le 31 octobre à 10:49
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je suis également fan des vins de C&P Breton.

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