Hellboy est un peu un cas à part dans le monde des adaptations de comics au cinoche. Le personnage n’est pas forcément très connu du grand public et le premier opus était relativement chiant… Bref, rien ne laissait présager que le deux serait réussi. Et pourtant… Del Toro arrive à créer un nouveau concept super intéressant : le blockbuster d’auteur. Oui, un peu comme si Michael Bay commençait à faire péter des voitures en philosophant…
Hellboy 2 - Tellement mieux que le premier…
Le Prince Nuala du peuple des elfes, est amer de constater le déclin de son peuple qui a perdu de sa superbe au cours des années. Enrageant de voir sa civilisation s’effondrer au profit des humains, il décide de réagir et de libérer une antique armée indestructible en rassemblant les trois pièces d’une couronne permettant de la contrôler. Le B.P.R.D connaît quelques changements, avec l’arrivée d’un nouveau chef : Yohann Krauss. Est-ce que la nouvelle direction prise va pouvoir permettre d’arrêter Nuala à temps ?
Hellboy 2 est surprenant à plusieurs titres. Ce qui saute avant tout aux yeux, c’est que malgré son caractère contemporain, c’est un film fantastique. Del Toro fait appel au sens du « merveilleux » qu’il a développé dans Le Labyrinthe de Pan, et nous laisse entrevoir un univers complexe et bariolé qui renvoie le fadasse Harry le Potier dans les abymes. On savait le bonhomme créatif, il nous livre quelques créatures splendides ou amusantes (comme ses fameuses Tooth Fearies, sa déesse de la mort, son forgeron boiteux…)
Le principal reproche qu’on pouvait faire au premier opus était son côté ennuyeux, le film ayant le cul entre deux chaises (entre la comédie et le film fantastique) sans jamais oser prendre parti. Les points forts du film étaient son univers recherché et son casting haut de gamme, son défaut résidant principalement dans des scènes d’actions molles du genou (un comble quand on connaît le travail du réal mexicain sur Blade 2)…
Del Toro, conscient des lacunes de son premier essai, rattrape le coup en poussant plus loin le fantastique et le comique. Manning passe son temps à se plaindre du manque de considération que l’équipe du BRPD lui donne, Hellboy fait tout pour sortir de l’anonymat, Johan Krauss est totalement dans le décalage avec son accent allemand et son statut d’ectoplasme…
Mais si le côté humoristique est réussi, le fantastique l’est encore plus. Le prince Nuada est un des méchants les plus intéressants et les plus touchants que j’ai vu récemment. Faisant partie des derniers survivants de sa race, il se bat avant tout pour survivre. Il revêt donc une dimension tragique, qui en fait un être captivant dans sa déchéance. Son combat revêt du coup l’apparence d’un baroud d’honneur, d’une dernière tentative pour ne pas sombrer dans l’oubli. Le ton du film ne s’y trompe pas et devient mélancolique dès qu’il apparaît à l’écran.
Hitchcock disait qu’un bon film, c’était avant tout un bon méchant. Et le prince Nuala fait mouche. Il faut dire que ses prouesses martiales sont particulièrement impressionnantes et que le beau gosse Luke Goss fait preuve d’une maîtrise qui laisse pantois un amateur comme moi. Il arrive à retranscrire facilement la grâce et l’agilité d’un elfe face à la puissance bestiale d’un Hellboy.
Hellboy 2 est donc une franche réussite, d’autant plus imprévisible qu’inattendue. Un bien beau film qui nous rappelle que jamais nous n’aurions du douter du talent du grand Guillermo. Une leçon à retenir pour la suite…
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 06 décembre à 00:12
Vive le Prince Nuada.........c'est vrai qu'il est beau, c'est vrai qu'il est charismatique, c'est vrai que sans lui, le méchant qui finalement n'a pas tout à fait tout faux....., le film serait sans doute plus fadass....mouais il est trop beau quoi!