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Australian Open : Une place à prendre...

Publié le 29 janvier 2009 par Mmetursunov
Demain, on sera fixé sur les finales qu'on pourra déguster ce week-end. Avant tout pronostic et toute tergiversation, petit tour d'horizon de ce que cette journée nous a proposé.
Elena Dementieva et Serena Williams s'affrontaient pour une place en finale.
La première, forte de deux titres consécutifs, d'une victoire cinglante et toute fraîche sur son adversaire et d'une carotte non négligeable ( à savoir, la place de n°1 mondiale ), avait toutes les chances de son côté.
Serena, rescapée du tournoi qui devait son salut au coup de chaud de Victoria Azarenka en quart de finale alors que celle-ci menait d'un set, n'était pas dans les meilleures dispositions.
J'avais misé sur Dementieva parce qu'elle me paraissait enfin prête à faire mentir tous les bruits sur sa fragilité mentale. J'ai eu tort. Et pour cause ! Serena n'a fait qu'une bouchée d'elle.
Elena est arrivée sur le court déjà très tendue. Elle n'a jamais pu évacuer sa frustration. Il faut dire qu'après l'énorme travail physique, les énormes progrès techniques ( notamment au service ) qu'elle a effectués, elle a dû se demander où était sa tête lorsque ses vieux démons sont venus s'asseoir sur son épaule : la Elena d'il y a encore deux ans, celle qui commettait double faute sur double faute et se précipitait était de retour.
Pendant ce temps-là, Serena, elle, n'avait qu'à mettre la balle dans le court, sans trop courir, sans servir magnifiquement bien. Dans le deuxième set, par exemple, alors que Elena était parvenue à breaker Serena, nul doute que cette dernière n'a pas douté une seule seconde que son retard serait rattrapé.
Parce qu'il ne faut pas se tromper : cette demi-finale s'est jouée au mental. La technique, le jeu ou le physique n'avaient pas droit de cité.
Résultat : 6-3 6-4
Celle qui aura la lourde tâche de défier Serena et ses titres du Grand Chelem ( dont l'Open d'Australie 2003, 2005 et 2007 ), c'est Dinara Safina.
Là encore, j'avais misé ( certes timidement ), sur Vera Zvonareva. Là encore, tout faux !
J'avais sous-estimé le mental de guerrière de Dinara. Celle qui a été agressive aujourd'hui, c'était elle. Toute en maîtrise, elle a dégoûté sa compatriote avec ses frappes lourdes et précises. J'entends déjà les détracteurs de la WTA se plaindre parce que "ça fait que frapper", "ça réfléchit pas", "ça bourrine". Quand de telles pensées effleurent nos esprits il faut revenir au fondamentaux : le tennis est un sport dont le but est de mettre la balle dans les limites du court tout en essayant de mettre l'adversaire loin de celle-ci. L'objectif final de ce fabuleux sport est de gagner.
C'est exactement ce que Dinara a fait ce matin : ses tentatives de variations de jeu, d'arrondi des balles se sont soldées par un bon vieux parpaing planté dans la lucarne par Vera. A quoi bon varier pour varier ? Elle n'a plus varié et a gagné. Bingo !
Bien sûr, les styles de jeu de Justine Henin, Martina Hingis ou encore celui d'Amélie Mauresmo manquent et sont en voie de disparition et gagner en rendant le match esthétique est un bonus ( voire un luxe de nos jours ) mais n'oublions pas les fondamentaux : le but est de gagner !
Résultat : 6-3 7-6
De toute façon, dès samedi, il ne faudra pas chercher de grâce dans les coups des deux lauréates d'aujourd'hui : ça va bastonner sévère et avec un peu de chance, ce sera intense !
Concernant la finale masculine, on a déjà une pièce du puzzle : Roger Federer. Il s'est qualifié pour sa 19ème finale en Grand Chelem sur 21 demi-finales disputées. Il n'est plus qu'à une longueur du record d'Ivan Lendl. Pour ce faire, il a dû se défaire d'Andy Roddick.
Il faut saluer Monsieur Roddick qui, mené 15 victoires à 2 par le Suisse et donc avec de bonnes raisons de ne jamais y croire, nous livre toujours des matches nous donnant l'illusion qu'au contraire, il y croit ! Aujourd'hui, il nous a même fait cadeau d'un jeu plus varié, plus convaincant que par le passé. Souvent, les suppliques à son endroit concernant sa manie de ne jamais approcher le filet à moins de 10 mètres s'élèvent. Il les a entendues ! Agressif, vers l'avant, il a même parfois paru dangereux.
Federer, quant à lui, n'a pas eu à forcer. Rarement débordé, il lui a suffi d'hisser son niveau de jeu au moment opportun pour coiffer Roddick au poteau. Il a joué de façon relâchée, sereine et appliquée. Au bout du compte, il n'aura commis que 15 fautes directes pour 51 coups gagnants. Un match solide, différent de la correction qu'il avait infligée à Del Potro mais on ne peut décemment pas demander au Roger Nouveau d'humilier tout le circuit tous les deux jours.
Résultat : 6-2 7-5 7-5, même score que son rival Nadal avait collé à Simon, comme un clin d'oeil...
Bonus Roddickien : bavard, l'Américain a agrémenté la rencontre de petites phrases assassines spécialement concoctées pour le corps arbitral, à la McEnroe :
- "Je n'arrive pas à lire votre expression ( NDLR : "faciale" ). Généralement, j'encourage l'utilisation des mots. Ne me faites pas de grimace ! Dites-moi juste si elle est dehors ou pas...Je ne veux pas voir de doute sur votre visage !": Andy avait demandé à Enric Molina arbitre de la rencontre, si son service était bien faute. Molina avait fait une grimace comme réponse.
- "Mais comment pouvez-vous juger cette balle out ?!" : un juge de ligne avait annoncé une première balle de service de Federer faute alors que celle-ci était nettement à l'intérieur du carré de service. C'est le monde à l'envers !
- "De toute façon, mes excuses n'étaient pas pour vous..." : Andy venait juste de prononcer son 5ème "Fuck" de la partie après une double faute et avait levé sa raquette pour s'excuser auprès de Federer. Molina lui a adressé un avertissement ; ceci est sa réponse.
Demain, sur la Rod Laver Arena, à 19h30, heure de Melbourne, la pièce manquante se joindra au tableau à l'issue du match entre Rafael Nadal et Fernando Verdasco. Un pronostic ? Nadal bien sûr. En combien de sets ? Aucune idée !
Lien vers le programme : http://www.australianopen.com/en_AU/scores/schedule/index.html
NB : Les horaires sont locaux. Pour information, le décalage horaire entre Paris et Melbourne est de 10h.
Pour la diffusion télévisée de l'Open d'Australie : http://letenniswhatelse.blogspot.com/2009/01/lopen-daustralie-sur-les-crans.html
Crédit photo :
www.jamd.com


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