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Madness, Ze Concert.

Publié le 10 février 2009 par Ericlaforge

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Mark Bedford, le bassiste.

Bruxelles, le 15 décembre 2008.

Il est 20h30, trois sirènes de bateau se font entendre dans la brume du port de Forest National. Lee Thompson le saxophoniste fou vient de lancer le Night Boat to Bruxelles. C'est un bon début.

Le lendemain du concert je lisais dans un quotidien que le groupe était composé d'une dizaine de musiciens. Dommage que certains journalistes s'intéressent si peu aux artistes qu'ils font semblant d'aller voir. 

Madness, c'est donc sept très bons musiciens avec une particularité, le groupe a deux chanteurs. Suggs d'abord, il est le leader avec son accent très british et sa classe que les années ont complété par une légère, très légère rondeur. Il est arrivé dans le groupe par hasard en voyant The Invaders (le nom de Madness fin 77) chez des potes. Il y a Chas Smash aussi, chanteur et trompettiste arrivé encore plus tard. Ils ont la rondeur bien portante et joyeuse ces deux là.

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Suggs.

Pour beaucoup donc, Madness est un groupe de déconneurs connus essentiellement pour One Step Beyond et Our House. La réalité est un peu différente. Madness a classé 21 titres dans le TOP 20 anglais depuis ses débuts à la fin des années 70'. Ça fait de Madness l'une des plus grandes réussites musicales en Angleterre.

Les groupes qui ont fait mieux, s'appellent Beatles, Led Zeppelin, Queen, Status Quo, Rolling Stones, U2 et une toute petite poignée d'autres. Certes l'Angleterre n'est pas le monde, mais dans le monde du rock au sens large, il y a d'abord l'Angleterre. Le 6 éme album, Mad not mad est même, selon le magazine NME, le 55 éme meilleur album de tous les temps.

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Instrument et ampli au repos.

Évidemment Madness est un groupe à voir de préférence là-bas, sur leurs terres. Quelques jours aprés le concert de Bruxelles, le groupe était dans la gigantesque O2 Arena de Londres. 25000 personnes pour eux seuls, deux Sportpaleis ou un Bercy et demi. Il paraît que le parcours pour arriver à la salle était fléché partout autour, avec notamment l'insigne à damier noir et Blanc.

Madness est toujours quasi une religion de ce côté-là du Channel. Pensez qu'en 1992, ils ont fait un concert de retrouvailles à Londres, le fameux Madstock avec le groupe au complet. Sur le One Step Beyond, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs ont martelé le sol si violemment avec leurs pieds que les résidents voisins ont appelé les flics croyant à un tremblement de terre !

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Suggs Shoe.

A Bruxelles, comme ça aurait été le cas dans n'importe quelle autre capitale d'Europe, il y avait beaucoup moins de maddies que de curieux. Beaucoup moins d'aficionados que de baladeurs du soir. Du coup l'ambiance n'était pas la même.

Oui mais le concert ?

Je reconnais que pour une fois, je n'essaierai même pas d'être objectif, ce groupe me plaît, çe ne se discute pas. Je suis tombé un jour sur One Step Beyond, le premier album et je n'ai jamais décroché, j'aime la joie de vivre de ces mecs.

Chacun de leur titre est une mélodique joyeuse, à la fois simple et élaborée. Le concert a lui aussi été joyeux et sautillant. On était là pour s'éclater non ? Pour vivre notre vie, ne pas se poser de question, juste profiter, c'est tellement rare. Cette rythmique ska avec ses typiques contre temps donnait l'envie de la fête. C'était quasi irrésistible.

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Mike Barson, alias Monsieur Barso.

Avec le Night Boat To Cairo du début, la fosse a immédiatement été chauffée à blanc. C'est surprenant une foule qui bouge de manière homogène, comme si elle n'était constituée que d'un élément unique. Suggs, le chanteur a alors pris le micro avec cette sorte d'élégance très british pour expliquer que le morceau qui allait suivre… “était… comment dire ? … un morceau composé par Beethoven, repris par Led Zeppelin puis par nous ce soir !“ 

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Suggs.

C'est l'esprit de ce groupe, tout ça, les choses sont dites avec un petit sourire appuyé du coin de la lèvre inférieure. Mais bon, c'est vrai que Madness s'y connaît en classique, sur le premier album, ils nous avaient sorti une version ska du fameux lac des cignes. On n'y a pas eu droit ce soir de décembre à Bruxelles, dommage.

De sacrés musiciens quand même !

Sur une fin de solo, le bassiste nous a glissé ni vu ni connu le riff du Day tripper des Beatles. On a eu aussi une longue intro pour My Girl avec un piano encore plus sautillant que sur l'original. Puis le guitariste nous a sorti une Duck-Walk certainement en clin d'oeil à l'un de ses maîtres, Angus Young. 

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Chris Foreman, guitariste.

Mais chez Madness, la part belle est au cuivre avec Lee Thompson, un personnage qui s'est fait greffer un saxophone sur le ventre lorsqu'il était petit. Un personnage ce mec. Un spectateur avait déposé un album Vinyle du groupe sur le coin de la scène, Lee s'est assis sur les enceintes et a signé tranquillement le disque pendant le concert. C'est un autre monde.

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Lee Thompson, saxophoniste

La set list était audacieuse, les curieux du soir diront plutôt dérangeante par moment. Madness a proposé pas moins de cinq, peut être même six titres de l'album qui n'est pas encore sorti, Liberty of Norton Folgate. Il faut reconnaître objectivement que ça a créé un ventre mou dans le milieu du show, l'ambiance a semblé se calmer pendant ce temps là.

Mais très vite à My Girl se sont enchaînés une belle tripoté de tubes 100% maddies avec Bed and Beakfast man, Shut up, House of fun qui a provoqué un délire complet dans la fosse, l'explosion que les curieux attendaient. Puis Wings of a dove, Our House, Baggy Trousers, It must be loved. Il ne me manquait que Michael Caine.

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Les trois musiciens additionnels pour les cuivres.

Les rappels sont arrivés à ce moment là, histoire de reprendre sa respiration. Le temps aussi que le groupe aille se boire une bière. 

Mon voisin en a profité pour me demander pourquoi le second chanteur restait en retrait …” on dirait qu'il fait la gueule, me dit-il.” Si on ne connaît pas, c'est vrai que c'est l'impression qu'on pourrait avoir, mais c'est son style, Chas Smash est comme ça. Le genre pince sans rire, bourru même. Il s'approche du micro pour chanter lorsque c'est sa partie, puis il se recule… de 4 bons mètres en arrière et je suis certain alors qu'il nous observe derrière ses lunettes noires !

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Chas Smash.

Le premier rappel a été ponctué par le long morceau de prés d'un quart d'heure, Norton Folgate sur le nouvel album qui sortira le 2 mars.

Sur ce morceau, les Madness sortent le grand jeu, ils démontrent qu'ils sont de vrais bons musiciens. Mais ce morceau qui tombe davantage dans le domaine du rock progressif doit à mon avis être rodé dans une version plus courte avant d'être inclus dans la set list. D'autant que ce morceau bénéficie d'un clip particulièrement bien travaillé et esthétique qui nous plonge dans l'univers du cinéma anglais. Voici le Clip.

CLIP  

Je suis resté sur une très bonne impression générale du concert, bien meilleure encore qu'il y a trois ans lors du concert du Cirque Royal, mais je suis quand même resté un peu sur ma faim.

Le second rappel était composé des morceaux One Step Beyond et Madness (leur hymne). Rien à dire pour le second titre.

Par contre le One Step Beyond, chanté par Chas Smash avec un très fort écho sur la voix et sans le fameux long texte parlé du début, m'a donné une impression de “pas fini”, de “vous avez pas une autre version ?”. Une impression d'être au galop dans les grandes étendues de Camargue… avec un poney ! Une impression de rouler en 1ére avec une Ferrari. Une impression de passer le jour de l'An seul en buvant une soupe, alors que de l'autre côté du mur mes voisins foutent le bordel !

Salauds de voisins…

J'aurai tellement aimer vivre le One Step Beyond de Madstock. Avec une foule déchaînée et des fans qui bougent dans tous les sens. Regardez la vidéo, observer surtout la foule et imaginez être au milieu …

One Step Beyond  

Les à-côtés du concert.

______________

- Anecdote avec Suggs

En 1984, j'avais participé à la coupe de France de ski des radios locales. C'était à Châtel, près du lac Léman. Il y avait des animateurs de radio d'un peu partout, venus pour l'occasion. Il y avait aussi des artistes. J'avais maté la liste des artistes, histoire de me faire un planning de gens à interviewer. D'ailleurs, je n'y allais que pour ça, parce que le ski franchement ça me gonfle. J'adore les balades en montagne à pied, mais pas en glissant.

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Sugss.

Mais comme il y avait une compet' avec initiation au ski, je me suis senti obligé de participer. J'ai donc fait des essais sur une piste pour débutants. Je ne connais pas les termes techniques, ni les couleurs, mais là, ça avait l'air tellement facile pour ceux qui tenaient déjà debout sur des planches que ce devait être une piste blanche, voire même transparente !
Ce qui ne m'a pas empêché de me répandre comme un déchet. Immédiatement j'ai entendu quelques rires puis des mots en anglais. Sur le coup je n'ai pas vraiment distingué les mots, mais j'ai bien compris que ça chambrait à mort. J'ai levé la tête d'un air de dire : “You are talking to me ?”

Je me suis rendu compte que c'était Steve Allen qui me regardait. J'avais vu son nom sur la liste des artistes. Par contre, à côté de lui, un mec se marrait bien. Je l'ai reconnu en me disant qu'il était impossible que ce soit lui, son nom n'était pas dans la liste des invités. Mais si, c'est bien … Suggs, alias Graham Mc Pherson, le chanteur du groupe Madness.
Une époque où j'étais complètement fan. Du coup, je me suis précipité sur lui pour demander une interview. On s'est donné rendez vous le soir même devant la raclette Rippoz.

Et comme mon anglais ne me paraissait pas suffisant pour mener une interview complète, j'ai donc cherché un traducteur. Finalement c'est une traductrice que j'ai dénichée, Valli, la chanteuse du groupe Chagrin d'Amour…Chacun fait c'qui lui plaît plaît plaît…

- Encore des Photos

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Chas Smash, chanteur et trompettiste.

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Mark Bedford, bassiste.

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Chris Foreman, guitariste.


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