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Le Dragon Bleu - Robert Lepage

Publié le 14 février 2009 par Epicure
Le Dragon Bleu

J’ai déjà écrit ici ma dévotion pour Robert Lepage. Je suis incapable de comprendre quel type de cerveau loge dans sa tête et je m’incline devant un tel génie. Le respect que j’ai pour lui date de plus de 25 ans et j’ai l’immense chance d’avoir assisté à près d’une dizaine de projets qu’il a créé et/ou supervisé, de Vinci en passant par Les aiguilles et l’opium, de La Trilogie des Dragons jusqu’à La face cachée de la lune et maintenant Le Dragon Bleu.

L’avantage d’avoir une boss branchée sur la culture, c’est qu’elle t’oblige presque à prendre quelques heures off en plein après-midi de semaine, pour assister à la représentation scolaire d’une pièce de Robert Lepage qui affiche complet depuis des semaines. Shame on me qui avait négligé d’acheter mes billets à temps, cette opportunité m’a évité de manquer cette plus récente création de Lepage que j’ai de beaucoup préférée au Projet Andersen.

L’histoire du Dragon Bleu réunit 3 personnages, Pierre Lamontagne (croisé dans La Trilogie des Dragons) un québécois exilé en Chine, une jeune artiste chinoise (sa maîtresse), ainsi qu’une vieille copine du Québec en plein processus d’adoption qui vient le visiter. Les relations entre lui et elles, celles qui se tissent entre les deux femmes, les mœurs chinoises, leur carrière, leurs choix, la vie.

L’univers de Robert Lepage tient pour beaucoup dans les atmosphères qu’il réussit à créer. Les effets visuels servent autant, sinon plus, le propos que le texte. Certains lui reprochent la technique qui l’emporte sur le contenu, sauf que la poésie qui se dégage de certaines scènes émeut parfois encore plus que les dialogues de ses personnages. Difficile de décrire les frissons que peut nous transmettre une scène de danse traditionnelle chinoise alors que les mouvements de bras de la danseuse tracent des arabesques lumineuses sur un écran derrière elle, ou alors une simple balade à vélo, lorsque celui-ci croise en parallèle un train miniature qui va dans la direction opposée, ou même une banale averse de neige sur Shanghaï qu’on confond presque avec un ciel étoilé. Ça, c’est sans parler de tous ces autres moments de surprises qui suscitent le sourire ou le haussement de sourcis, comme ce décor amovible qui passe allègrement de l’aéroport, au loft, ou à la gare.

Presque 2 heures, sans entracte. Deux heures de Oh! et de Ah! qui te font sortir du théâtre avec une boule au ventre et un sourire aux lèvres. Montréalais, ça s’en vient chez-vous en avril et mai au Théâtre du Nouveau Monde. Garochez-vous bande de chanceux!


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