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In the company of liars

Par A_girl_from_earth
In the company of liars


IN THE COMPANY OF LIARS
( LA COMEDIE DES MENTEURS )
Une histoire qui commence par la fin et qui est "racontée à rebours, depuis sa conclusion énigmatique jusqu'à son brillant commencement", voilà le genre de pitch qui ne pouvait me laisser indifférente et que j'avais repéré chez Hannibal le lecteur, particulièrement enthousiasmé par ce roman!
Je me lance à mon tour dans ce thriller ahurissant de par l'initiative de l'auteur de le raconter à l'envers, et voilà que l'enthousiasme me gagne assez rapidement à mon tour.
"Donc tu sais qui est le meurtrier dès la première page?" me demande une amie auprès de qui je commence à m'épancher sur le sujet (parce qu'à un moment donné c'est plus fort que soi, on a besoin d'en parler tellement l'expérience est étrange!).
"Mmmh... Ce n'est pas aussi simple que ça..." In the company of liars que je lui réponds sur un ton mystérieux et amusé...
... car on sait comment ça se finit mais il y a plein d'incertitudes par rapport au déroulement des événements et aux motivations des protagonistes. Tellement d'incertitudes qu'au début j'étais assez dubitative quant au succès de l'auteur à apporter une réponse à tous ces points d'interrogation et à ces éléments inexpliqués au début de l'histoire (donc en réalité à la fin).
L'auteur remonte en effet les événements quasi jour après jour, nous laissant dans le dénuement le plus total s'il nous venait l'idée saugrenue de nous poser des questions sur le déroulement précis des opérations sur une journée une fois que celle-ci est passée dans le récit - car il n'y a pas de flashforwards par la suite, pas de retour sur cette journée, ceci étant le principe même de la narration particulière de ce roman - à nous de combler les brèches et de supputer la façon dont les choses ont dû se passer - enfin c'est ce que j'ai cru, car...
... héhé, il retombe quand même sur ses pattes le bougre, répondant à toutes nos questions au fur et à mesure qu'on remonte dans le temps, tout en brouillant sournoisement et habilement les pistes, ce qui fait qu'on n'a AUCUNE certitude précise jusqu'à la toute fin de l'histoire (le début donc), chaque journée passée en revue nous forçant à revoir notre jugement différemment des pages précédentes.
Moi ça m'a complètement bluffée!
Mais l'histoire en gros c'est quoi? (qu'on me sussurre par ondes télépathiques)
Hé bien, ça commence (finit donc) par une arrestation qui nous mène, rétrospectivement, à un procès autour d'une romancière de polars américaine accusée d'un meurtre.
Palpitant, ce roman l'est dès le premier chapitre, alors que tous les protagonistes ne cessent de nous râbacher que tout a commencé de façon incroyable, qu'il faut maintenant s'attacher à oublier le passé, que, oh, quand ils repensent au début, oh la la quelle histoire!... bref, forcément, on se demande ce qui s'est passé!!!!!!!
En réalité, ce procédé narratif n'est pas totalement dépaysant dans la mesure où les romanciers ont souvent recours aux flashbacks pour établir ce qui s'est réellement passé.
Ce qui est perturbant ici c'est qu'on nous met d'emblée devant une fin qui ne nous laisse pas le choix d'apprécier si justice a été faite ou non, alors qu'habituellement on a la fin une fois qu'on a eu le temps d'absorber tous les éléments de l'histoire.
Là, une fois lancée dans le récit, j'ai dû revenir en arrière (donc en avant In the company of liars) plusieurs fois au fur et à mesure des révélations pour vérifier que tout se tenait et ça c'est assez pénible (se dire "Aah oui d'accord! Si untel a réagi comme ça à ce moment précis c'est parce que ceci! Oui mais du coup, pourquoi à la fin (donc au début), cela?" 10 pages plus loin "Aah oui ok! Mais attends, mais il avait pas fait ça avant? C'est pas logique..." retour 136 pages avant... "Aah si! Aah ouiiii! Mais c'était quel jour déjà qu'il avait vu untel?"... et aller retrouver un événement précis dans une histoire qui ne se déroule pas dans le sens habituel, ce n'est vraiment pas évident!).
C'est d'autant plus pénible de suivre ce procédé narratif à rebours que l'auteur fait durer le suspense de façon trop élaborée, très calculée, et ça peut user les nerfs! In the company of liars On se retrouve parfois à relire les mêmes dialogues, les mêmes passages de chapitre en chapitre car l'auteur les éclaire d'une nouvelle lumière, alors on est content de ce nouvel éclaircissement mais le procédé, même si l'auteur n'a pas trop le choix, peut décourager bien des lecteurs à mon sens en donnant des impressions de longueur, de lenteur et de sadisme.
J'ai vu quelques commentaires sur Amazon.com où certains lecteurs avaient abandonné en cours de route, et je comprends qu'on puisse éventuellement en arriver là, mais quel dommage, quel dommage!!!
Moi je suis bien contente d'avoir perséveré jusqu'au bout, de toute façon il n'aurait pas pu en être autrement, une fois qu'on m'a mis ce mystère sous le nez, il fallait que j'en connaisse le fin mot (le début mot In the company of liars) de l'histoire!
Une intrigue astucieusement et finement développée, cohérente et palpitante! Que demander de plus?


L'auteur
Diplômé de la Northwestern Law School en 1993, David Ellis est avocat dans un cabinet privé de Chicago, sa ville natale. La comédie des menteurs est son premier roman à paraître dans la Série Noire.



Lu dans le cadre du défi  In the company of liars
(DAL - 4 / reste 10 In the company of liars )


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